L’activité de la force aérienne nord-coréenne est de plus en plus importante

Cette semaine, alors que les forces sud-coréennes et américaines participent à l’exercice « Vigilant Storm », avec 240 aéronefs, la Corée du Nord a de nouveau multiplié les tirs de missiles, dont un en direction des eaux territoriales sud-coréennes. En outre, elle aurait également testé – vainement – un engin balistique intercontinental après que Séoul et Washington ont annoncé la prolongation de leurs manoeuvres aériennes conjointes. Une décision critiquée par Pyongyang, qui a dénoncé un « choix très dangereux et mauvais ».

Alors qu’elle est soupçonnée de préparer un nouvel essai nucléaire, la Corée du Nord estime que les exercices menés par les forces sud-coréennes et américaines ne sont que des répétitions visant à préparer l’invasion de son territoire. D’où l’enchaînement de ses lancements de missiles et, désormais, de ses tirs d’artillerie en direction d’une zone tampon maritime qui avait été établie en 2018 afin d’éviter tout incident à la frontière séparant les deux « frères ennemis ».

Cela étant, depuis octobre, soit après que Pyongyang a annoncé une révision de sa doctrine nucléaire, laquelle désormais des « frappes préventives » en cas de danger, les forces aériennes nord-coréennes, dont il n’a été que très question jusqu’alors, semblent connaître un regain d’activité. Ainsi, elles sont effectués au moins deux missions à proximité de la zone démilitarisée [DMZ], qui partage en deux la péninsule coréenne depuis 1953. Et cela a contraint son homologue sud-coréenne à réagir.

En outre, le 8 octobre, Pyongyang a affirmé avoir mené une « simulation d’attaque aérienne combinée de grande échelle », avec pas moins de 150 avions militaire et sous la supervision de Kim jong-Un, le chef du régime nord-coréen. Probablement que le retour du porte-avions américain USS Ronald Reagan en Corée du Sud a l’une des raisons ayant motivé de telles manoeuvres.

Visiblement, et alors que les sanctions internationales sont censées imposer de lourdes restrictions sur ses importations de produits pétroliers raffinés [et donc de kérosène], la Corée du Nord enchaîne les manoeuvres aériennes.

En effet, rapporte l’agence de presse Yohnap, Séoul a affirmé avoir « détecté les traces de sorties de 180 avions militaires nord-coréens entre 11h et 15h ce vendredi [4 novembre] ». Et de préciser que les activités de ces appareils « ont été réparties en mer Jaune et en mer de l’Est ainsi que dans des zones situées au nord de la Ligne d’action tactique aérienne [TAL] dressée à 20 et 50 km au nord de la Ligne de démarcation Nord par l’armée sud-coréenne ».

En réponse, l’état-major sud-coréen a fait savoir qu’il avait déployé 80 avions de combat, dont des F-35A, et que les aéronefs « mobilisés pour les exercices avec les États-Unis » sont aussi « prêts » à décoller si nécessaire.

Si l’on se réfère à la publication spécialisée Flight Global, la force aérienne nord-coréenne disposerait de 572 avions de combat, les plus récents étant les 35 MiG-29 « Fulcrum » qu’elle a mis en service il y a plus de trente ans. Pour l’essentiel, elle met en oeuvre des appareils conçus dans les années 1950 et acquis auprès de la Chine, comme le Shenyang F-5 [dérivé du MiG-17 soviétique], le Chengdu J-7 [copie du MiG-21] ou encore le Shenyang J-6 [copie du MiG-19]. En clair, aucun de ces appareils ne fait le poids par rapport aux F-16, F-15 et autres F-35A sud-coréens. D’autant plus que l’entraînement des pilotes nord-coréens ne permet certainement pas de compenser [un peu] cet écart technologique.

Photo : KCNA

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