Marine nationale : Le BSAM « Garonne » envoyé en mer du Nord pour surveiller un champ pétrolier norvégien

Fin septembre, et alors que, en mer Baltique, les gazoducs NordStream 1 et NordStream 2 venaient apparemment d’être sabotés, les autorités norvégiennes avaient lancé un appel à la vigilance après le survol de plusieurs de ses installations pétrolières et gazières par des drones inconnus. Ce qui était en effet inquiétant étant donné que, avec les sanctions décidées contre la Russie pour l’invasion de l’Ukraine, la Norvège est devenue le principal fournisseur de gaz naturel en Europe.

Cela étant, l’origine de ces vols au-dessus des installations sensibles norvégiennes a sans doute trouvé une explication. En effet, en quelques jours, plusieurs ressortissants russes – dont Andreï Iakounine, le fils d’un proche de Vladimir Poutine, le chef du Kremlin – ont été arrêtés par la police norvégienne, avec des drones et des vidées chiffrées en leur possession.

Cependant, le besoin de surveiller et de protéger le secteur énergétique norvégien n’a pas disparu pour autant. Or, cette tâche est compliquée dans la mesure la Norvège compte 90 sites gaziers et pétroliers, répartis entre les mers de Barents, de Norvège et du Nord. En outre, ils sont reliés à 9000 km de conduites… Et les forces armées norvégiennes n’ont pas suffisamment de moyens pour cela. D’où l’appel d’Oslo à ses partenaires de l’Otan, dont le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France.

Il restait alors à voir quelle forme allait prendre cette aide. Le ministère britannique de la Défense [MoD] a rapidement fait savoir qu’il déploirait une frégate [le HMS Sommerset, de type 23, ndlr] en mer du Nord pour aider les forces norvégiennes à protéger les plateformes gazières et pétrolières qui y sont installées. Et l’Allemagne a proposé des vols d’avions de patrouille maritime P-3C Orion ainsi que l’envoi ponctuel de navires.

Quant à la France, on pouvait penser que la Marine nationale allait effectuer des vols de surveillance avec des avions de patrouille maritime Atlantique 2. Récemment, sans faire explicitement référence à la Norvège, l’État-major des armées [EMA] a indiqué qu’un de ces appareils avait effectué une mission au-dessus de la mer du Nord et de la mer Baltique le 13 octobre dernier. L’objectif, a-t-il précisé, était de « contribuer aux mesures d’assurance de l’Otan » et « d’obtenir une appréciation autonome de la situation dans ces deux régions ».

Finalement, le 25 octobre, la Marine nationale a fait savoir que le Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain [BSAM] « Garonne », actuellement en mission au sein du  » Standing NATO Maritime Group One » [SNMG 1], venait d’être envoyé en mer du Nord afin de « contribuer à la sécurisation des espaces et des installations énergétiques maritimes », en « étroite coopération avec la marine royale norvégienne ».

Le ministère norvégien de la Défense a précisé que le BSAM « Garonne » devait surveiller le champ pétrolier d’Oseberg.

Pour rappel, avec un déplacement de 2.265 tonnes à pleine charge et une puissance de 5.200 kilowatts, le BSAM est un navire polyvalent conçu pour réaliser trois types de missions : la sauvegarde des personnes et des biens, le soutien des forces [accompagnement des navires de surface et des sous-marins, remorquage de cibles ou d’antennes] et le soutien de région [remorquages d’engins, travaux d’ancrage et d’entretien des coffres d’amarrage, relevage d’épaves, etc]. Armé par 17 marins, il a été qualifié, en novembre 2021, pour déployer le système d’intervention NSRS [Nato Submarine Rescue System], mis en oeuvre par la France, la Norvège et le Royaume-Uni.

Photo ; BSAM Garonne – Ministère norvégien de la Défense

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