Les hélicoptères d’attaque russes Ka-52 « Alligator » subissent des pertes élevées en Ukraine

Au début de la guerre en Ukraine, les forces russes lancèrent un raid héliporté massif en direction de l’aéroport de Hostomel, près de Kiev, avec, selon Moscou, 200 hélicoptères Kamov Ka-52 Alligator [attaque] et Mil Mi-8 [transport] appartenant à la 11e Brigade d’assaut aéroportée russe.

Par la suite, l’armée ukrainienne affirma en avoir abattu au moins six, dont deux « Alligator », grâce notamment à des missiles sol-air portatifs [MANPADS] mis en oeuvre par sa 40e brigade d’aviation tactique. Depuis, plusieurs vidéos montrant des Ka-52 abattus ont été diffusées via les réseaux sociaux.

D’ailleurs, si l’on se fie aux estimations du site Oryx, qui compile les pertes subies par les deux camps selon les images des matériels détruits, les forces russes auraient perdu 54 hélicoptères depuis le 24 février, dont 23 Ka-52, 12 Mi-8 Hip, 3 Mi-24, 5 Mil Mi-35 Hind et six Mi-28 Havoc. Il ne s’agit là que de pertes pouvant être documentées. Aussi, il est probable que qu’elles soient encore plus élevées.

Quoi qu’il en soit, dans son évaluation quotidienne de la situation en Ukraine, le ministère britannique de la Défense [MoD] a confirmé les chiffres donnés par Oryx concernant les Ka-52.

« Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, il a eu au moins 23 pertes vérifiées d’hélicoptères d’attaque russes Ka-52. Cela représente plus de 25% de la flotte en service au sein des forces aériennes russes, qui en comptaient alors 90 [exemplaires] et près de la moitié des pertes totales d’hélicoptères russes », a en effet affirmé le MoD, le 25 octobre.

Cela étant le nombre de Ka-52 en service avant la guerre en Ukraine était a priori plus important. Selon l’édition 2020 du rapport « Military Balance » de l’International Institute of Strategic Studies [IISS], les forces russes en possédaient 127 exemplaires ». À noter qu’une version navale – le Ka-52K « Katran », a été développée pour la marine russe.

Quoi qu’il en soit, le nombre de Ka-52 perdu en Ukraine par les forces russes demeure élevé par rapport aux pertes subies par les autres flottes engagées. Pour le MoD, cette attrition s’explique probablement par l’usage de systèmes MANPADS [comme les Stinger et autres MISTRAL, ndlr] par l’armée ukrainienne ainsi que par leur concept d’emploi dans la doctrine militaire russe.

« La Russie ne parvient toujours pas à maintenir une supériorité aérienne suffisante pour assurer un appui aérien rapproché efficace près de la ligne de front et ses munitions d’artillerie s’épuisent. Les commandants russes ont probablement de plus en plus recours aux hélicoptères d’attaque pour des missions à haut risque, vues comme étant l’une des rares options disponibles pour fournir un soutien rapproché aux troupes au contact », explique le MoD.

Cela étant, aussi moderne soit-il, le Ka-52 souffre de quelques faiblesses. Ainsi, malgré son blindage, il peut être vulnérable aux munitions de petit calibre, comme l’a montré – par inadvertance – un reportage de la télévision russe [et dont Air&Cosmos s’était fait l’écho en mai dernier]. Des problèmes de vibrations excessives ont été relevés, de même que des déficiences en matière de maintenance à cause des difficultés en matière de logistique.

Pour rappel, doté d’un rotor coaxial et propulsé par deux turbines Klimov117VMA, le Ka-52 peut emporter 12 missiles anti-char « Vikhr » d’une portée de 10 km [ou des roquettes S-8 de 80 mm ou S-13 de 130 mm] ainsi qu’un canon 2A42 à tir rapide de 30mm.

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