Le porte-avions chinois CNS Liaoning a donné du fil à retordre à la force aérienne japonaise

Ce 22 octobre, l’Australie et le Japon ont signé un pacte de sécurité qualifié « d’historique » afin de renforcer leur coopération militaire et de favoriser le partage de renseignements. Cela « envoie un signal fort à la région de notre alignement stratégique », a commenté, depuis Perth, Anthony Albanese, le Premier ministre australien, au côté de son homologue japonais, Fumio Kishida.

Ce nouveau pacte fait suite à un « pacte de défense », lui aussi qualifié d’historique, signé par Canberra et Tokyo en janvier dernier. Il s’agissait surtout d’un accord d’accès réciproque [RAA], établissant un « cadre administratif et statutaire lorsque des unités japonaises ou australiennes se rendent dans leur pays respectif pour des missions de coopération ». L’objectit était ainsi de favoriser leur interopérabilité.

Cet accord « est l’affirmation de l’engagement des deux nations à travailler ensemble pour relever les défis de sécurité stratégique communs auxquels nous sommes confrontés et à contribuer à un Indo-Pacifique sûr et stable », avait déclaré, à l’époque, Scott Morrison, le prédécesseur de M. Albanese.

Cela étant, dans un cas comme dans l’autre, les responsables australiens et japonais se gardent de citer Pékin. En effet, pour M. Kishida, il s’agit de faire face à un « environnement stratégique de plus en plus dur »… Ce qui, dans le cas du Japon, peut aussi bien valoir pour la Chine que pour la Russie, avec laquelle il n’a toujours pas signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

D’ailleurs, ces derniers mois, les forces russes et chinoises ont mené plusieurs patrouilles navales et aériennes dans les environs de l’archipel. Et, la semaine passée par le ministère nippon de la Défense a fait état de 446 décollages sur alerte [« alpha scramble »] pour intercepter des aéronefs approchant l’espace aérien de l’archipel. Soit 56 de plus par rapport à l’année dernière, à la même époque.

Dans le détail, 95 de ces interceptions ont concerné des bombardiers et des chasseurs russes [soit 7 de moins par rapport à l’an passé]. Mais c’est surtout l’activité des forces aériennes chinoises dans les environs du Japon qui a augmenté, celle-ci représentant 71% des interceptions japonaises.

D’après Tokyo, cette activité a connu des « pics »… notamment quand le porte-avions chinois CNS Liaoning s’est déployé avec son groupe aéronaval entre Taïwan et le sud du Japon, au printemps dernier. En effet, le ministère nippon de la Défense a noté que les chasseurs embarqués J-15 avaient effectué plus de 100 missions au sud d’Okinawa, entre le 3 et le 15 mai. Cependant, il n’a pas précisé si ces vols ont tous donné lieu à un « alpha scramble ».

Toutefois, à l’époque, Pékin avait dénoncé la « surveillance étroite et dangereuse » de son groupe aéronaval par les forces japonaises.

« De telles activités de surveillance rapprochée de la part du Japon sont très dangereuses et pourraient facilement conduire à des malentendus, des erreurs de calculs et des accidents aériens et maritimes », avait en effet déclaré le colonel Wu, le porte-parole du ministère chinois de la Défense. « Non seulement elles nuisent à la confiance mutuelle entre les deux parties, mais elles constituent également une menace sérieuse pour la sécurité des navires, des avions et du personnel des deux parties », avait-il insisté, exhortant Tokyo à cesser « toutes ses activités d’ingérence ».

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