L’idée de doter le porte-avions de nouvelle génération d’une troisième catapulte électromagnétique se précise

Lancée en mars 2021 par Florence Parly, alors ministre des Armées, l’étude de conception relative au porte-avions de nouvelle génération [PA NG] va bientôt arriver à son terme, une phase appellée « avant-projet détaillé » devant ensuite prendre le relais. Ce n’est qu’après que la réalisation du navire pourra commencer.

Aussi, le profil dévoilé lors du salon EuroNaval 22 par les industriels impliqués dans ce programme [Naval Group, TechnicAtome et Les Chantiers de l’Atlantique, ndlr] se rapproche très probablement de la forme définitive que prendre le futur porte-avions.

Par rapport aux premières ébauches publiées il y a deux ans, l’allure générale du PA NG n’a guère évolué, l’îlot sur tribord étant toujours situé à l’arrière du navire, comme sur le porte-avions américain de la classe Ford. En revanche, sa forme a évolué vers une conception plus « traditionnelle ».

En effet, le cône qui était à son sommet a disparu, pour laisser la place à des dômes abritant les systèmes de communication par satellite et à un mât équipé d’antennes et de balises aéronautiques. Le radar SeaFire, avec ses quatre panneaux fixes, a évidemment été conservé. À noter qu’un espace pour les hélicoptères et la maintenance des aéronefs est désormais prévu entre la poupe et l’îlot.

Justement, s’agissant de l’agencement des 17 000 m² du pont d’envol, on constate que l’idée de doter le PA NG de trois catapultes électromagnétiques [EMALS – ElectroMagnetic Aircraft Launching System – EMALS] se précise. Elle avait été suggérée en avril dernier, via la diffusion par la Marine nationale sur les réseaux sociaux d’images de synthèse. Mais elle n’avait pas été confirmée jusqu’à présent.

Quoi qu’il en soit, les modifications apportées par rapport aux dessins initiaux visent justement à intégrer une troisième EMALS si nécessaire.

Actuellement, avec ses deux catapultes à vapeur, le porte-avions Charles de Gaulle est théoriquement en mesure de lancer en 15 minutes une vague d’assaut de vingt avions armés, de la récupérer et de la relancer quatre heures plus tard. Selon les plans de la Marine nationale, le PA NG devra être capable de générer quotidiennement jusqu’à une soixantaine de sorties aériennes « à long rayon d’action », sur plusieurs jours, dans un scénario de « haute intensité ». D’où l’éventualité de le doter d’une troisième EMALS.

Pour rappel, le fonctionnement d’une catapulte de ce type repose sur un moteur linéaire à induction électromagnétique [LIM], dont l’alimentation est ajustée à la masse de l’appareil devant être lancé. Le champ magnétique généré de part et d’autre d’un rail de catapultage met en mouvement un chariot mobile sur lequel est fixé l’avion à catapulter. Par rapport aux modèles à vapeur, les EMALS réduisent les contraintes mécaniques sur les cellules des aéronefs, tout en ayant un rendement énergétique optimisé. Moins bruyantes, leur maintenance est plus facile.

Selon les plans initiaux, la France devait se procurer deux EMALS auprès de l’industriel américain General Atomics, pour un montant évalué à 1,321 milliard de dollars. Mais, en août, l’US Naval Air Systems Command [NAVAIR] a notifié à ce dernier un contrat de 9 millions de dollars pour mettre au point un « sous-système comprenant deux ou trois » catapultes électromagnétiques.

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