Les forces sud-coréennes ont des soucis de disponibilité avec leurs avions F-35A et leurs sous-marins

Ces dernières semaines, la Corée du Nord a multiplié les tirs de missiles balistiques et envoyé, à deux reprises, des avions de combat près de la zone démilitarisée [DMZ] entourant la ligne de démarcation la séparant de la Corée du Sud… laquelle en a fait de même en réponse. Et cela alors qu’il avancé que Pyongyang pourrait prochainement procéder à un nouvel essai nucléaire. En outre, Séoul a noté une hausse de l’activité des forces navales chinoises dans sa zone économique exclusive [ZEE].

C’est dans ce contexte que le député sud-coréen Shin Won-sik, membre de la majorité au pouvoir, a dévoilé des données relatives à la disponibilité des quarante F-35A et des neuf sous-marins de la classe « Son Won-il » [c’est à dire des U-214 de conception allemande construits sous licence en Corée du Sud, ndlr] mis en oeuvre par les forces sud-coréennes.

Ainsi, selon les données qu’il a publiées, le parlementaire a indiqué que les F-35A de la RoKAF [Republic of Korea Air Force] avaient été considérés comme « non-opérationnels » à 234 reprises au cours des dix-huit derniers mois. Dans 172 cas, ces avions ont été maintenus au sol tandis que pour les 62 autres, ils ont pu décoller mais sans être aptes à effectuer certaines missions.

Les F-35A « cloués au sol n’ont pu effectuer des missions que pendant 12 jours en moyenne l’an dernier et 11 jours au cours du premier semestre de cette année », a souligné l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. Et d’ajouter : « En comparaison, les chasseurs F-4E et F-5 d’ancienne génération ont respectivement été cloués au sol 26 et 28 fois en dix-huit mois ».

Le mode de calcul des taux de disponibilité varie d’un pays à l’autre… car, malgré ces chiffres, la RoKAF a assuré que sa flotte de F-35A avait atteint un « taux d’opération » de 75% durant la période considérée.

En tout cas, selon la presse sud-coréenne, et au-delà des questions relatives au maintien en condition opérationnelle [MCO], la RoKAF manquerait de munitions pour ses F-35A, en particulier d’obus 25mm pour le canon GAU-22A. Au point que les appareils sollicités pour répondre au vol de la force aérienne nord-coréenne près de la DMZ ont décollé avec des cartouches d’exercice. Quoi qu’il en soit, pour le député Shin Won-sik, les « autorités militaires devraient identifier les problèmes et proposer des contre-mesures dès que possible afin que les F-35A puissent être dans une posture de préparation normale ».

Dans un autre domaine, le même parlementaire a soulevé un problème inquiétant pour la marine sud-coréenne puisque celui-ci affecte les sous-marins qu’elle a reçus entre 2007 et 2019, dans le cadre de son programme KSS II, mené grâce à des transferts de technologies consentis par le groupe allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS].

En effet, il est apparu que ces sous-marins dérivés de l’U-214 allemand ont des défauts au niveau de leurs câbles électriques d’onduleurs, voire sur leurs onduleurs eux-mêmes, lesquels sont des composants critiques pour leur système de propulsion. La difficulté est que ces éléments, fabriqués par Siemens, ne peuvent pas être réparés en Corée du Sud… en raison de considérations juridiques relatives à la propriété intellectuelle et aux transferts de technologies.

S’agissant des câbles électriques, la cause de leur déterioration n’est pas connue… Cependant, cela n’a pas empêché la marine sud-coréenne d’envoyer en mer certains de ces sous-marins affectés par ce problème. Ce qui a donné lieu à plusieurs incidents, dont un a contraint le ROKS An Jung-geun à être remorqué en pleine mer après une panne de ses convertisseurs. En outre, le ROKS Jeoing Ji, second de la série, a des soucis encore plus sérieux, au point qu’il n’a plus quitté sa base depuis octobre 2019.

« Le plus inquiétant est que le sous-marin fonctionne normalement, ce qui indique qu’il n’y a pas de problème au niveau du système de propulsion à cause de la déterioration des câbles », a souligné le député.

« Un câble a trois couches de protection, ce qui rend difficile la détection d’un éventuel problème, d’autant plus que les onduleurs sont connectés dans une structure parallèle afin que le moteur puisse être utilisé en continu même en cas de pannes », explique la marine sud-coréenne, qui émet l’hypothèse d’une « dépolymérisation par réaction chimique » à l’intérieur de ces mêmes câbles.

En attendant, l’agence chargée des programmes d’acquisition d’équipements de défense [DAPA] « a signé un contrat de 7,1 milliards de wons avec Siemens pour remplacer tous les câbles. Leur remplacement est en cours », a relevé le quotidien Munhwa Ilbo.

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