La Croatie envisage de se procurer des systèmes de défense aérienne de courte portée auprès de la France

Après l’affaire du drone de conception soviétique Tu-141 « Strizh » qui, en marge de la guerre en Ukraine, s’était écrasé sur un quartier de Zagreb alors qu’il portait une charge explosive, l’acquisition de capacités de défense aérienne est devenue l’un des dossiers prioritaires du ministère croate de la Défense.

Pourtant, la Croatie n’a pas rejoint l’initiative allemande « European Sky Shield » [« bouclier anti-aérien européen »] qui, lancée le 13 octobre dans le cadre de l’Otan, vise à mutualiser l’achat de différents systèmes de défense aérienne, dont l’IRIS T SLM [de Diehl Defence], le Patriot PAC-3 américain et l’Arrow-3 israélien [voire le THAAD de Lockheed-Martin]. L’explication en a été donnée par Mario Banožić, le ministre croate de la Défense.

« Après la chute d’un drone à Zagreb en mars de cette année, nous avons fait de la défense anti-aérienne une priorité, en particulier les systèmes à courte portée. Et grâce à des discussions bilatérales avec la France, nous avons déjà sécurisé des ressources matérielles pour équiper un bataillon, et notre objectif est de pouvoir en compter cinq d’ici peu de temps », a déclaré M. Banožić, sans préciser le type d’équipement en question.

Il est possible qu’il s’agisse de systèmes Crotale [portée de 13 km], voire de missiles Mistral 3, pouvant intercepter une cible à 6 km de distance.

Pour autant, Zagreb ne ferme pas la porte à éventuelle adhésion au bouclier anti-aérien européen proposé par l’Allemagne. Tout dépendra, a expliqué M. Banožić, de la compatibilité des systèmes retenus avec ceux qui seront acquis auprès de la France.

« Nous en avons parlé lors de nos entretiens avec l’Allemagne et maintenant nous attendons de voir exactement quels systèmes seront choisis et comment nous serons en mesure d’adapter les nôtres », a en effet affirmé le ministre croate.

À noter que la Croatie a déjà commandé 12 Rafale F3R d’occasion auprès de la France, pour 1,155 milliard d’euros.

Photo : Thales

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]