Paris et Kiev ont signé l’accord créant un « fonds spécial de soutien » à l’armée ukrainienne

Moins d’une semaine après avoir été annoncé par le président Macron, l’accord visant à créer un « fonds spécial de soutien » à l’Ukraine, doté « dans un premier temps » de 100 millions d’euros, a été signé par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue ukrainien, Oleksii Reznikov, à Bruxelles, en marge d’une réunion ministérielle de l’Otan.

« C’est un nouveau volet du soutien militaire de la France à l’Ukraine face à l’agression russe, en complément de la livraison de capacités opérationnelles complètes – équipements, carburant, munitions, etc – et de la formation opérationnelle des militaires
ukrainiens et des équipes de maintenance », a expliqué le ministère des Armées, via un communiqué publié le 13 octobre.

Devant les sénateurs de la commission des Affaires étrangères et des Forces armées, deux jours plus tôt, M. Lecornu avait soutenu que ce fonds était une « innovation ». « En clair, on ouvre une ligne de crédits de 100 millions d’euros, aux forces armées ukrainiennes de dire à la BITD [Base industrielle et technologique de défense] française ce dont elles ont besoin. Et ce [sera] à la BITD française de produire », avait-il dit.

En outre, avait-il poursuivi, un tel dispositif devrait « éviter la critique » relative « aux prélèvements sur le stock de nos armées » et « c’est un moyen aussi pour la BITD française de s’entraîner à la résilience et à la réactivité d’une puissance en guerre, qui peut avoir besoin de munitions et de matériels vite ».

Cela étant, ce fonds n’empêchera pas les forces françaises d’être de nouveau sollicitées pour founir des équipements à leurs homologues ukrainiennes, l’armée de l’Air & de l’Espace devant probablement se défaire de quelques systèmes CROTALE NG [sur les 12 qu’elle possède] afin de renforcer la défense aérienne de l’Ukraine. Du moins, c’est ce que suggère l’annonce faite par le président Macron à l’antenne de France 2, le 12 octobre.

En revanche, les CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie], dont 18 exemplaires ont été prélevés sur la dotation de l’armée de Terre pour être envoyés en Ukraine, pourront par exemple être dorénavant commandés par Kiev via ce dispositif.

« À travers ce fonds, la France réaffirme son soutien durable à l’Ukraine, en créant un instrument flexible et réactif pour aider l’armée ukrainienne à faire face aux différents scénarios d’évolution du conflit », a conclu le ministère des Armées.

Reste que cet accord relatif à ce fonds de soutien à l’Ukraine devra passer par la case législative pour se concrétiser. En effet, M. Lecornu, il fera l’objet d’un amendement, « soit en loi de finances, soit en loi de finances rectificative » car « le Parlement aura à le valider, cela va sans dire ».

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