Ukraine : La mission d’assistance militaire de l’Union européenne prend forme

Après avoir annexé les régions de Zaporijjia, de Kherson, de Louhansk et de Donetsk alors que des troupes sont mises en difficulté par la contre-offensive lancée par l’armée ukrainienne, la Russie a franchi un nouveau palier en ciblant désormais les installations critiques de l’Ukraine. Et bien malin celui peut [pré]dire la suite des opérations… Si ce n’est que, avec la raspoutitsa à venir, la probabilité est que la guerre s’enlise durant les mois d’hiver…

Cela étant, et quoi qu’il advienne, l’aide militaire fournie à Kiev tant par les Occidentaux, qu’ils fassent partie de l’Otan et/ou de l’Union européenne [UE] devrait continuer. Au-delà des livraisons d’armes, la formation des soldats ukrainiens est un sujet majeur.

Ainsi, dès juin dernier, le Royaume-Uni, avec l’appui de plusieurs de ses partenaires de la Joint Expitionary Force [JEF], a lancé l’opération « Interflex », laquelle vise à former 10’000 recrues de l’armée ukrainienne tous les 120 jours sur des sites de la British Army. Et l’Union européenne [UE], comme l’a proposé Josep Borrell, son Haut représentant pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, entend en faire autant.

Le 30 août, les ministres de la Défense des États membres de l’UE, réunis à Prague, ont donné un feu vert politique à une mission d’entraînement de « haut niveau » devant être menée au profit des forces ukrainiennes.

Restait alors à lancer les travaux nécessaires pour en définir les paramètres, en vue d’un accord au niveau des Vingt-Sept. Accord qui devrait être officialisé le 17 octobre, lors de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangèes de l’UE.

Selon des sources diplomatiques sollicitées par l’AFP, cette « mission militaire de conseil à l’armée ukrainienne » [EUMAM Ukraine] aura, dans un premier temps, à former 15’000 soldats. Elle reposera sur un quartier général [installé soit en Pologne, soit en Allemagne] et des centres de formation dans chaque État membre qui y prendra part. Quant à son financement, il proviendra des 5,7 milliards d’euros de la dotation de la Facilité européenne pour la paix [FEP].

À noter que l’UE a déjà puisé 2,5 milliards d’euros dans cette dotation pour financer des livraisons d’armes à l’Ukraine. Une nouvelle tranche de 500 millions devrait être débloquée à l’issue de la prochaine réunion des chefs de la diplomatie des États membres.

Quant au contenu exact des formations qui seront proposés par cette mission européenne d’assistance militaire, il reste à préciser. Jusqu’alors, il avait été avancé qu’il serait question de se concentrer sur l’entraînement d’unités ukraniennes déjà constituées ainsi que sur des domaines spécifiques, comme la médecine de guerre, le déminage ou encore le soutien logistique.

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