Le porte-avions Charles de Gaulle et la frégate Chevalier Paul ont tiré des missiles ASTER avec succès

Lors de la mission Clemenceau 22, et alors que la guerre en Ukraine était sur le point de commencer, le groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle [GAN ou TF473] avait tenu à l’oeil les aéronefs militaires russes qui, basés en Syrie, volaient à proximité de sa zone d’opération. Depuis, comme l’a relevé l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], la posture russe à l’égard des navires français a changé.

« La mer est un lieu où, chaque jour, les puissances adverses sont au contact les unes des autres. Elles peuvent se regarder les yeux dans les yeux, sans bruits de bottes, sans franchir aucune frontière, sans signaux faibles, sans indice précurseur. […] En mer, les Russes sont régulièrement à moins de 2000 mètres de nos navires », avec « leurs systèmes d’armes actifs, comme ils nous le font régulièrement savoir en illuminant nos bâtiments avec leurs radars de conduite de tir », avait en effet expliqué le CEMM lors d’une audition parlementaire, en juillet.

D’où l’importance de l’exercice effectué le 4 octobre, en Méditerranée, dans le cadre de la Mise en condition opérationnelle [MECO] du porte-avions Charles de Gaulle, afin de parer à toute éventualité.

Ainsi, dans un premier temps, la Frégate de défense aérienne [FDA] « Chevalier Paul » a tiré avec succès un missile surface-air Aster 30 contre une cible aérienne évoluant à grande vitesse, dans un « environnement reproduisant artificiellement une situation aéronavale proche de celle rencontrée sur les théâtres d’opération ». Afin de corser l’exercice, le radar de conduite de tir du navai a été « volontairement brouillé », précise la Marine nationale.

Pour rappel, une FDA [classe « Horizon »], dont seulement deux exemplaires sont en service sous le pavillon français, dispose de 32 missiles Aster 30 et 16 missiles Aster 15. Et grâce à son radar de veille tridimensionnel S-1850M, elle peut suivre 2000 pistes, que ce soient des navires de surface, des aéronefs, des missiles de crosière et des missiles balistiques.

Quelques heures plus tard, le « Charles de Gaulle » a tiré à son tour – et aussi avec succès – un missile Aster 15 contre une cible aérienne, « sous menace missile et en environnement dénié ». Cette munition « complexe », qui fait partie partie du système d’autodéfense SAAM [Surface-Air-Antimissile] du navire, fonctionne avec le radar ARABEL [Antenne radar multifonctions à balayage électonique] et des modules de lancement vertical Sylver.

Le tir d’un missile surface-air Aster 15 par le « Charles de Gaulle » est assez rare, le dernier remontant, sauf erreur, à 2015.

« Le Chevalier Paul, qui avait le rôle de chef de la défense aérienne du GAN et le Charles de Gaulle, ont, grâce à ces tirs, entraîné leurs équipages à faire face à des situations de haute intensité, susceptibles d’être rencontrées en opération », explique la Marine nationale, avant d’insister sur « l’exigence de réalisme apportée » à cet entraînement.

Et d’ajouter : « À l’aube d’un nouveau déploiement du GAN, ces tirs successifs démontrent la pertinence et l’efficacité du système de défense en couche du groupe aéronaval. Ils participent en outre à la préparation opérationnelle du GAN ».

À noter que cet exercice a également la Direction générale de l’armement [DGA], la mise en oeuvre des cibles ayant été assurée par DGA « Essais de missiles », tandis que DGA « Maîtrise de l’information » a « apporté sa contribution pour les brouilleurs » et que DGA « Techniques navales » a évalué « en simulation les performances attendues ».

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