Coordonnée par MBDA, la capacité européenne de « tir au-delà de la vue directe » a été testée avec succès à Chypre

Faisant l’objet d’un financement depuis 2019 dans le cadre du Programme Européen de Développement Industriel dans le domaine de la Défense [PEDID], le projet LYNKEUS, auquel participent la France, la Belgique, la République de Chypre et la Suède, vise à mettre au point une capacité de tir au-delà de la vue directe [TAVD ou BLOS, pour Beyond Line of Sight] à partir du missile anti-char Akeron MP [ex-Missile Moyenne Portée, ou MMP, nldr] développé par MBDA.

Dans les grandes lignes, le concept consiste à utiliser un mini-drone afin de repérer une cible éventuelle située au-delà de la vue et de communiquer ses coordonnées au poste de tir du missile Akeron MP, lequel a une portée pouvant atteindre les cinq kilomètres.

En 2021, l’armée de Terre et la Direction générale de l’armement [DGA] achevèrent une première évaluation tactique [EVTA] de cette capacité, avec le tir [réussi] d’un Akeron MP contre un char situé hors du champ de vision de l’opérateur. Pour l’occasion, un drone NX-70 du constructeur français Novadem avait été utilisé.

En novembre dernier, l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] avait expliqué que la prochaine étape viserait à intégrer le poste de tir de l’Akeron MP et la station de contrôle d’un drone dans un véhicule Sherpa équipéde la tourelle IMPACT de MBDA, le tout relié par une liaison de données sécurisée. Et d’ajouter que des démonstrations des « technologies étudiées » auraient lieu à Chypre d’ici la fin de l’année 2022, avec, à la clé, des « tirs réels de missiles MMP au-delà de la vue directe avec une désignation d’objectif autonome sur la base de l’un des scénarios opérationnels ».

Ces démonstrations viennent d’avoir lieu avec succès. C’est en effet ce qu’a annoncé Charalambos Petrides, le ministre chypriote de la Défense, via Twitter, le 29 septembre.

« Les tests du programme PEDID – BLOS ont été réalisés avec succès à Chypre, en collaboration avec les ministères et les entreprises français, belges, suédois, luxembourgois et grecs. Nous continuerons à soutenir les efforts de notre industrie nationale pour développer les capacités de défense », s’est félicité M. Petrides.

Sans attendre les résultats de ces essais, et dans le cadre du programme FEDef [fonds européen de défense], la Commission européenne a retenu, en juillet, le projet MARSEUS [Modular Architecture Solutions for EU States], lequel est un prolongement de LYNKEUS.

« Conduit en partenariat étroit avec les forces armées françaises, belges, chypriotes et désormais également suédoises, MARSEUS, capitalisant sur les acquis de LynkEUs, vise à consolider un concept opérationnel européen autour de la capacité TAVD des missiles du combat de contact et du combat collaboratif consolidé au travers d’une vision de Gestions des Effets », avait commenté MBDA, à l’époque. Et de préciser qu’il s’agirait également « d’identifier et d’expérimenter de nouvelles solutions technologiques émergentes susceptibles de contribuer aux évolutions futures de ces architectures de systèmes d’armes ».

Photo : Ambassade de France à Chypre

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