Un robot chirurgical a pris place à bord du porte-hélicoptères amphibie Mistral

Dans un entretien publié en mai 2020 par Le Point, Mme le Médécin général des Armées [MGA] Maryline Gygax Généro, alors directrice du Service de santé des armées [SSA], avait estimé que, s’il était « pertinent », le concept de robot chirurgical avait une limite dans la mesure où aucun modèle sur le marché à l’époque pouvait être « projetable », faute d’être suffisament miniaturisé et mobile. « À court et moyen terme, nous n’en aurons pas, mais qui sait, peut-être que, dans trente ans, nous aurons des robots chirurgicaux dans les hélicoptères », avait-elle dit.

Mais cela n’empêche nullement le SSA de s’intéresser à cette innovation technologique… Ainsi, en mai dernier, il a lancé une procédure concernant la « fourniture, la livraison, l’installation, la mise en service et les prestations de formation et de maintenance de systèmes chirurgicaux robotisés assistés de dernière génération avec leurs consommables, instruments et accessoires appliquées à l’activité de chirurgie coelioscopique pour l’ensemble » des Hôpitaux d’instruction des armées [HIA].

Et, si les hélicoptères ne peuvent pas emporter de robot chirurgical, ce n’est pas le cas… d’un porte-hélicoptères amphibie [PHA] de type Mistral. En effet effet, un tel navire est doté d’un hôpital embarqué de 750 m2, comptant 69 lits médicalisés, d’une salle de radiologie et de deux blocs opératoires. Soit l’équivalent d’un hôpital de rôle 3 [ou celui d’une ville de 20’000 habitants].

Aussi, un robot chirurgical de type Versius a été installé à bord du PHA Mistral, dans le cadre d’une expérimentation menée par le HIA Saint-Anne de Toulon et le Centre d’expertise des programmes navals [CEPN]. L’enjeu était alors d’identifier les « conditions requises permettant l’intégration optimale d’un tel outil sur les bâtiments de la Marine nationale ».

Le rôle de système robotisé « Versius » était « d’assister le médecin de bord lors d’interventions à l’abdomen » et « d’optimiser le travail de chirurgie au profit de l’équipage », selon le SSA, pour qui cette expérimentation s’est révélée « prometteuse ».

Le robot chirurgical Versius a été développé par l’entreprise britannique CMR Chirurgical, fondée en 2014. « Bio-mimant le bras humain », il « offre aux chirurgiens le choix d’un placement optimisé des trocarts, ainsi que la dextérité et la précision de petits instruments articulés », explique son concepteur. Et d’ajouter : « Grâce à la vision 3D, à la facilité du contrôle des instruments et au choix de la position de travail ergonomique, la console ouverte permet de réduire le stress et la fatigue du chirurgien et facilite ses échanges avec l’équipe chirurgicale ».

Ce premier embarquement d’un robot chirurgical à bord d’un navire militaire français « illustre l’état d’esprit d’une Marine de combat, modernie et innovante, capable d’offrir la meilleure prise en charge des blessés au plus près des forces engagées en opérations », fait valoir la Marine nationale.

Photo : Marine nationale

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