Forces spéciales : La marine américaine a ordonné une enquête sur le stage de sélection « BUD/S » des Navy SEAls

En France, pour espérer devenir un commando marine, il faut d’abord passer avec succès les quatre premières semaines du STAC [STAge Commando], pendant lesquelles les candidats sont soumis à des efforts physiques et une pression psychologique intenses. Ce n’est qu’à l’issue de cette sélection que la formation menant au brevet élémentaire commando [avec la remise du béret vert] pourra commencer pour ceux qui auront été retenus.

Pour les Navy SEALs, c’est à dire les commandos de la marine navy, l’approche est différente. Ainsi, les candidats doivent d’abord suivre les cours d’une école préparatoire à la « guerre spéciale navale » [Naval Special Warfare Preparatory School], qui, comme son nom l’indique, vise à les préparer au très exigeant stage BUD/S [Basic Underwater Demolition/SEAL] pendant deux mois. Puis ils sont soumis à des tests physiques éliminatoires, lesquels consistent à une nage de 1000 mètres et à course de plus six kilomètres dans un temps limité.

Les candidats éliminés sont ré-orientés vers une autre spécialité. Quant aux autres, ils suivent une autre préparation au stage BUD/S pendant trois semaines avant d’entamer les choses sérieuses, c’est à dire une formation comprenant trois phases durant lesquelles le niveau d’exigence ne cesse de s’élever. D’ailleurs, dès la première, nombreux sont ceux à renoncer.

La quatrième semaine de cette formation [qui en compte 21] est connue sous le nom de Hell Week [la semaine de l’enfer]. Et pour cause : pendant cinq jours, les candidats doivent parcourir plus de 320 km, que ce soit à la nage ou à la course, tout en étant soumis une série d’épreuves plus exigeantes les unes que les autres et n’ayant pratiquement aucun temps de repos [si ce n’est seulement cinq heures de sommeil durant toute cette période].

Cette « semaine de l’enfer » est censée permettre de sélectionner ceux qui ont vraiment « l’étoffe » pour intégrer les Navy SEALs. En clair, ceux qui flanchent sont éliminés [quand ils n’ont pas renoncé avant]. Seulement, en février, un stagiaire, Kyle Mullen [24 ans] est décédé et trois autres ont été hospitalisés à l’issue de cette « Hell Week ».

Officiellement, le décès de Kyle Mullen serait dû à une « pneumonie bactérienne ». Ce que sa famille conteste, celle-ci accusant les Navy SEALs de « négligence médicale », les médecins chargés de suivre les stagiaires ne lui ayant apporté aucun traitement alors que son état de santé s’était dégradé durant cette « semaine de l’enfer ».

« Ils l’ont tué. […] Ils disent que c’est de l’entraînement, mais c’est de la torture. Et puis ils ne leur ont même pas donné les soins médicaux appropriés », a déclaré sa mère, Regina Mullen, infirmière de profession, dans les colonnes du New York Times.

Cela étant, le quotidien a aussi rapporté que des produits dopants ont été retrouvés dans les effets du marin. Et cela a conduit l’US Navy à mener une enquête préliminaire au cours de laquelle il s’est avéré qu’environ 40 stagiaires avaient consommés des stéroïdes et autres drogues durant le BUD/S.

D’où la décision de l’amiral William Lescher, le chef adjoint des opérations navales [le numéro deux de l’US Navy, ndlr] d’ouvrir une « enquête indépendante » sur les conditions dans lesquelles se déroulent le stage des Navy SEALs. Confiée à un amiral n’ayant aucun lien avec les forces spéciales de la marine américaine, elle doit examiner les mesures de sécurité du BUD/S ainsi que les qualifications des instructeurs et des médecins ainsi que la politique en matière de consommation de produits dopants et de drogues par les stagiaires. Un rapport devra être remis d’ici un mois.

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