Les catapultes EMALS du futur porte-avions de la Marine nationale pourraient être en partie produites en France

Étant donné qu’elle n’est pas en mesure de produire les catapultes destinées à son porte-avions de nouvelle génération [PA NG], la France va les acquérir aux États-Unis, plus précisément auprès de General Atomics Electromagnetic Systems [GA-EMS].

En décembre 2021, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains, a approuvé la vente potentielle de catapultes électromagnétiques [ElectroMagnetic Aircraft Launching System – EMALS] ainsi qu’un dispositif associé, à savoir l’AAG [Advanced Arresting Gear], qui fonctionne grâce à un moteur électrique à induction qui, couplé à des turbines hydrauliques, met en oeuvre les brins d’arrêt que les aéronefs doivent accrocher pour apponter.

Un EMALS utilise un moteur linéaire à induction électromagnétique [LIM], dont l’alimentation est ajustée à la masse de l’appareil devant être lancé. Le champ magnétique qu’il génére de part et d’autre d’un rail de catapultage permet de mettre en mouvement un chariot mobile sur lequel est fixé l’avion à catapulter. Cependant, il consomme une importante quantité d’énergie en quelques secondes. D’où le recours à des volants d’inertie, capable de stocker jusqu’à 100 mégajoules et d’être rechargés en moins d’une minute.

Par rapport aux catapultes à vapeur, l’EMALS offre plusieurs avantages. Les contraintes mécaniques sur les cellules des aéronefs sont moindres, le rendement énergétique est optimisé, le bruit est atténué et la maintenance est plus facile.

En août, et dans le droit fil de l’avis positif de la DSCA, le Pentagone a fait savoir qu’il notifierait un contrat de 9 millions de dollars à General Atomics, afin de développer un « sous-système comprenant deux ou trois moteurs de lancement et un dispositif AAG » pour le futur porte-avions de la Marine nationale.

Le 2 septembre, via un communiqué, General Atomics a indiqué le contrat en question venait de lui être attribué par l’US Naval Air Systems Command [NAVAIR]. Et, a priori, le groupe américain n’exclut pas que les composants des catapultes électromagnétiques et du dispositif AAG du PA NG soient produits en France, ce qui supposerait un éventuel transfert de technologies.

« Le contrat se terminera en 2023 par une revue des systèmes et une évaluation des fournisseurs français pour la fabrication potentielle de composants en France », a en effet indiqué General Atomics. Pour rappel, et selon l’avis de la DSCA, la vente potentielle des EMALS et du dispositif AAG a été évaluée à 1,321 milliard de dollars..

Cela étant, ces dernières semaines, la Marine nationale fait feu de tout bois pour défendre le principe du porte-avions, que certains ne manquent pas de remettre régulièrement en question. Comme en mai dernier, en reprenant, sur son site Cols Bleus, une tribune que le capitaine de frégate Corman avait publiée dans les colonnes de la revue Conflits. Ou encore comme lors des récentes auditions parlemenaires de l’amiral Pierre Vandier, son chef d’état-major.

En tout cas, cela suggère que le PA NG est menacé… Ou, du moins, qu’il fait l’objet de débats à l’heure où la prochaine Loi de programmation militaire [LPM] est en train d’être élaborée. C’est d’ailleurs ce qu’a confié au Figaro le député Jean-Charles Larsonneur, élu brestois et membre de la Commission de la Défense nationale.

« Certains gros programmes, comme le porte-avions de nouvelle génération, vont être mis en débat », a-t-il estimé. Mais, a-t-il ajouté, si un « porte-avions ne permet pas de changer le cours d’une guerre », c’est cependant un « objet militaire qui permet d’être actif en coalition ».

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