L’US Army immobilise sa flotte d’hélicoptères H-47 Chinook en raison de risques d’incendie de moteur

Après l’immobilisation de plusieurs flottes d’avions de combat en raison de sièges éjectables potentiellement défectueux et la décision prise à la mi-août par l’Air Force Special Command [AFSOC] d’interdire temporairement de vol ses CV-22B Osprey après deux incidents dus à des problèmes mécaniques, c’est désormais au tour des 400 hélicoptères de transport lourd [HTL] H-47D/F Chinook de l’US Army d’être cloués au sol.

Cette décision, annoncée le 31 août, a été prise « à cause de fuites de carburant ayant provoqué des incendies de moteur sur quelques H-47 », a expliqué un porte-parole de l’US Army. « Bien qu’il n’y ait pas eu de décès ni de blessures, il a été décidé d’immobiliser temporairement au sol la flotte de H-47 par prudence, jusqu’à ce que les mesures correctrices soient appliquées », a-t-il ajouté.

Pour rappel, le Chinook est doté de deux turbomoteurs Lycoming T55 de 3750 ch qui, fournis par Honeywell, lui permettent de voler à une vitesse de croisière approchant les 300 km/h et de transporter plus de dix tonnes de charge.

Via un communiqué, Honeywell a indiqué avoir participé aux investigations menées pour déterminer l’origine des incidents ayant conduit à l’immobilisation des Chinook. Et il est apparu que des joints toriques non conformes ont été installés sur certains de ces turbomoteurs T55 lors d’opérations de maintenance assurées dans les dépôts de l’US Army.

« Aucun des joints toriques douteux ne provenait ou ne faisait partie d’une production de Honeywell ou de moteurs révisés par Honeywell », a assuré l’industriel, qui n’a pas pour autant précisé l’origine des composants défectueux. D’après le Wall Street Journal, plus de 70 Chinook seraient concernés.

Quoi qu’il en soit, cette affaire est étonnante car, normalement, chaque pièce installée sur un aéronef doit faire l’objet d’une certification, surtout quand cela touche aux moteurs. Et pour cause : il en va de la sécurité des vols, sujet qui n’autorise aucune négligence… Par ailleurs, l’installation des joints toriques défecteux doit être relativement récente puisque les incendies évoqués par l’US Army se sont produits « ces derniers jours », selon une source militaire citée par le Wall Street Journal.

En attendant, l’immobilisation des H-47 Chinook, si elle doit s’éterniser, risque de poser des problèmes d’ordre logistique pour l’US Army, cet hélicoptère étant, en quelque sorte, sa « bête de somme ».

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