Un bureau d’études russe dévoile un nouveau concept de sous-marin lanceur d’engins

Pour rivaliser avec les forces navales américaines, et, plus généralement, celles de l’Otan, la Russie pourrait accentuer son effort dans les domaines où elle a quelques atouts de premier plan à faire valoir, à commencer par celui des sous-marins. C’est, en tout cas, ce qu’a récemment plaidé Vladimir Karnozov, un expert militaire russe.

« Compte tenu de la supériorité numérique significative des forces navales de l’Otan », bientôt renforcées par celles de la Suède et de la Finlande, « il semble plus logique d’équiper la flotte de la Baltique de sous-marins avancés porteurs de missiles », a-t-il dit, selon l’agence Tass. Et cela vaut pour d’autres zones décrites comme étant « importantes » par la dernière doctrine navale russe, publiée le 31 juillet dernier.

Quoi qu’il en soit, et alors que les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Boreï sont progressivement admis au service [le douzième et dernier de la série devrait l’être en 2031, au sein de la Flotte du Nord, ndlr], le bureau d’études Rubin a dévoilé le concept d’un nouveau type de sous-marin à l’occasion du forum « Armée 2022 », qui a ouvert ses portes à Kubinka, dans la banlieue de Moscou, le 15 août.

Appelé « Arcturus », qui est l’une des étoiles les plus lumineuses visible depuis l’hémisphère Nord, ce sous-marin aurait un déplacement 20% inférieur par rapport qu’un SNLE de la classe Boreï. D’une longueur de 134 mètres pour un diamètre de 15,7 mètres, il aurait besoin d’un équipage de 100 sous-mariniers pour être mis en oeuvre.

D’une apparence plus compacte, la coque de l’Arcturus serait conçue de manière à dévier les signaux d’un sonar actif. Le sous-marin conventionnel 212CD allemand et le futur SNLE « Dreadnought » britannique ont adopté un concept identique.

A priori, et comme le SMX-31 de Naval Group, l’Arcturus serait doté de deux propulseurs latéraux, en lieu et place de la traditionnelle hélice. Du moins, c’est ce que suggère une illustration diffusée par l’agence Ria Novosti.

« L’utilisation d’une centrale électrique distribuée sans arbre avec une propulsion entièrement électrique aide à réduire le bruit, et la présence de deux unités de propulsion augmente la maniabilité et la fiabilité du sous-marin », fait d’ailleurs valoir Rubin.

Côté armement, l’Arcturus disposerait de 12 tubes verticaux lance-missiles. Mais la nouveauté est qu’il sera en mesure d’emporter des drones sous-marins de « différentes classes », comme le « Surrogat-V », celui-ci prenant place à l’arrière du navire.

« Grâce à la robotique sous-marine, l’Arcturus aura une meilleure connaissance de l’environnement et pourra ainsi détecter l’ennemi plus tôt », a expliqué un représentant du bureau d’études Rubin à Ria Novosti.

Reste à voir si un tel concept pourra se concrétiser, d’autant plus que le remplacement des SNLE de la classe Boreï n’est pas d’actualité… Cela étant, il est probable que les idées retenues pour l’Arcturus soient « recyclées » pour d’autres projets à venir.

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