L’Union européenne et l’Indonésie ont organisé leur premier exercice naval conjoint

Depuis mars dernier, l’opération navale européenne EUNAVFOR Atalanta, lancée en 2008 pour lutter contre la piraterie martime dans le golfe d’Aden et l’océan Indien, n’est plus autorisée à agir dans les eaux territoriales somaliennes, alors que son mandat avait été prolongé de deux ans supplémentaires en décembre 2020.

À l’époque, l’activité des pirates somaliens s’étant considérablement réduite, il avait été décidé que les missions de l’EUNAVFOR Atalanta se concentreraient sur la mise en oeuvre de l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Somalie, le soutien de la lutte menée contre les milices jihadistes Shebab [liées à al-Qaïda], la protection des navires du Programme alimentaire mondial et la surveillance des activités illégales en mer [comme les trafics de drogue et d’armes].

« Ces ajustements viennent en outre compléter le travail de dissuasion, de prévention et de répression de la piraterie et des vols à main armée au large des côtes de la Somalie qui est au cœur de l’opération Atalanta », avait expliqué le Conseil de l’UE, à l’époque.

Actuellement, cette opération européenne dispose de deux navires, à savoir la frégate ESPS Numancia de l’Armada Española et la FREMM [frégate multimissions] italienne ITS Virginio Fasa. Un avion de patrouille maritime P3C Orion espagnol complète ce dispositif.

D’après un communiqué publié le 22 juillet dernier, l’EUNAVFOR Atalanta a saisi, au cours du premier semestre, des produits stupéfiants d’une valeur totale de 200 millions de dollars et permis l’acheminement de plus de 800’000 tonnes d’aide humanitaire en Somalie et au Yémen. En outre, elle a mené des « activités maritimes conjointes », comme cela a été le cas en mai dernier, avec les forces navales du sultanat d’Oman.

Justement, c’est en mer d’Oman que l’UE et l’Indonésie viennent de mener leur premier exercice naval conjoint, « sur la base d’une potentielle opération anti-piraterie ». Il a mobilisé la frégate ITS Virginio Fasa et la corvette indonésienne KRI Sultan Iskandar Muda, alors de retour en Indonésie après avoir pris part aux opérations de la composante maritime de la Force intérimaire des Nations unies au Liban [FINUL].

« Par sa contribution active aux missions de maintien de la paix, l’Indonésie apporte une contribution tangible à la paix et à la sécurité internationales conformément à la Charte des Nations Unies. L’Indonésie et l’UE soutiennent toutes deux un ordre international fondé sur des règles et un multilatéralisme efficace centré sur les Nations unies », a fait valoir le Service européen pour l’action extérieure [SEAE], via un communiqué.

Et de souligner que l’UE et Jarkarta sont « attachés à un ordre libre, ouvert, inclusif et fondé sur des règles dans la région indo-pacifique, étayé par le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté, de la démocratie, de l’État de droit, de la liberté de navigation et de survol […] et la primauté du droit international, y compris la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer [UNCLOS] ».

En outre, poursuit le SEAE, l’UE considère « l’Indonésie et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est [ASEAN] comme des partenaires majeurs » pour la mise en œuvre de sa stratégie de coopération en Indo-Pacifique.

A priori, ce premier exercice naval va en annoncer d’autres étant donné que l’UE et l’Indonésie ont l’intention de renforcer leur coopération opérationnelle en mer et d’améliorer « l’échange d’informations et d’expériences ».

Photo : SEAE

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