Les Véhicules de l’avant blindé donnés à l’Ukraine par la France sont entrés en action
En mai, l’armée ukranienne n’avait pas tardé à montrer en actions les premiers Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] qu’elle venait de recevoir. Depuis, douze autres exemplaires lui ont été livrés, ce qui porte à 18 le nombre de pièces prélevées parmi les 76 alors en dotation au sein de l’armée de Terre.
Lors d’une audition au Sénat, le 20 juillet, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a précisé que 18 CAESAr avaient été commandés à Nexter pour remplacer ceux cédés à l’Ukraine. Et d’indiquer qu’une enveloppe de 85 millions d’euros avait été débloquée à cet effet.
Ce 29 juillet, Nexter a donné quelques détails supplémentaires au sujet de cette commande, notifiée deux semaines plus tôt. En premier lieu, et comme on pouvait s’en douter, il est question de 18 CAESAr Mk1, et non des CAESAr Mk2, cette nouvelle version, plus « robuste », ne devant être prête qu’en 2026. Ensuite, ces systèmes seront livrés à l’armée de Terre « au plus tard à l’été 2024 ».
« Nexter, avec la Direction générale de l’armement [DGA], ont ainsi fait preuve d’une grande réactivité pour mettre en place en quelques semaines le lancement de la production de 18 CAESAr. Il s’agit d’une procédure accélérée répondant au rythme d’une économie de guerre », a expliqué l’industriel.
Par ailleurs, à l’occasion d’un entretien accordé au journal « Le Parisien », fin juin, M. Lecornu fit part de la décision de céder à l’armée ukrainienne un nombre « significatif » de Véhicules de l’avant blindé [VAB], lesquels sont progressivement remplacés par les Véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et Serval au sein de l’armée de Terre.
« Pour se déplacer rapidement dans des zones sous le feu ennemi, les armées ont besoin de véhicules blindés. La France va livrer, dans des quantités significatives, des véhicules de transport de ce type, des VAB, qui sont armés », avait expliqué M. Lecornu.
Évidemment, il n’était nullement question pour l’armée de Terre de se séparer de ses VAB Ultima, ces véhicules faisant partie des plus récents. Cela étant, on ignore quand ceux qui ont été promis à Kiev ont été effectivement livrés…
Quoi qu’il en soit, un mois après l’annonce du ministre, l’armée ukrainienne a diffusé les premières images de VAB cédés par France en opération. Les engins que l’on y voit ont un armement léger puisqu’ils ne disposent que d’une mitrailleuse de 7,62×51 mm [et pas de tourelleaux téléopérés] et leur équipement paraît des plus sommaires.
#Ukraine: French 🇫🇷 VAB armored personnel carriers are in Ukraine and are already being used by the Ukrainian army- the APCs seen are armed with AA-52 7.62x51mm machine guns. According to the French Armed Forces minister, Ukraine is receiving significant quantities of these APCs. pic.twitter.com/ffYjkNpxJ4
— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) July 28, 2022
Pour rappel, d’une masse au combat de 13 tonnes, le VAB est entré en service 1976. Livré à plus de 4000 exemplaires à l’armée de Terre [qui n’en comptait plus qu’environ 2500 en 2021], il peut transporter 12 soldats [2+ 10 passagers].
Reste à voir comment l’armée ukrainienne va assurer la maintenance des VAB qu’elle a reçus, d’autant plus que ceux-ci sont anciens… Selon les derniers chiffres communiqués par le ministère des Armées [en 2020], ceux qui étaient encore en dotation au sein de l’armée de Terre avaient affiché une disponibilité de 55% en 2019. Cependant, ce chiffre était à prendre avec précaution étant donné le nombre de versions de cet engin…
Un rapport parlementaire publié en 2017 avait d’ailleurs pointé les difficultés à entretenir ces VAB. Ayant pris de la masse lors des revalorisations successives dont ils firent l’objet en quarante ans de service, ces blindés finirent par perdre leur capacité de mobilité amphibie. Et cela s’était aussi traduit par une surconsommation de pneumatiques, une consommation de carburant plus importante [110 litres aux 100 kilomètres pour un réservoir de 256 litres] et donc une autonomie réduite à 230 km, alors qu’ils avaient été conçu pour parcourir des distances de 900 km.