Chars, chasseurs légers, obusiers… La Pologne serait sur le point de signer de gros contrats avec la Corée du Sud

Ces dernières années, les États-Unis ont été les principaux fournisseurs d’équipements militaires des forces armées polonaises. Et ils devraient le rester étant donné que la Pologne leur a commandé 250 chars M1A2 Abrams neufs [auxquels s’ajouteront 116 autres exemplaires d’occasion, ndlr] et 32 chasseurs-bombardiers F-35A.

En outre, il est aussi question d’un achat de 500 lance-roquettes multiples M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], en plus des 20 unités acquises en 2019, de six batteries de défense aérienne Patriot supplémentaires et d’hélicoptères d’attaque AH-64E Guardian ou AZ-1 Viper [le choix définitif n’étant pas arrêté].

Cela étant, la Pologne regarde aussi vers d’autres cieux pour moderniser ses forces armées… Et en particulier vers la Corée du Sud, avec laquelle des accords de coopération ont été récemment été noués, en particulier dans le domaine industriel. En juin, le groupe polonais PGZ et le sud-coréen Hyundai Rotem ont ainsi signé une mémorandum sur le développement conjoint d’un char de combat et d’un véhicule de combat d’infanterie.

En outre, pour remplacer les T-72 et PT-91 « Twardy » [soit près de 500 unités] de l’armée polonaise, qui en a cédé une grande partie à son homologue ukrainienne, l’hypothèse d’une importante commande de chars K2PL « Black Panther » auprès de Hyundai Rotem, a pris de la consistance. De même que celle d’un achat d’avions de combat légers F/A-50 « Golden Eagle », développé par Korea Aerospace Industries [KAI] avec le concours de Lockheed-Martin, afin de retirer du service les MiG-29 hérités de la période soviétique.

A priori, à en croire selon des informations publiées par Defense News, des négocations entre Varsovie et Séoul seraient sur le point d’aboutir, un protocole d’accord devant être signé le 27 juillet prochain. Un jour qui pourrait être historique pour la base industrielle et technologique de défense [BITD] sud-coréenne, au regard des volumes, et donc des sommes, en jeu…

Dans le détail, avance Defense News, le ministère polonais de la Défense envisage de commander 180 chars K2PL « Black Panther » pour 2,25 milliards d’euros [au taux de change actuel, ndlr], avec une option portant sur 400 unités supplémentaires pouvant être levée d’ici 2030. Il est aussi question d’un contrat pour la fourniture de 670 châssis d’obusiers K9 auprès de Hanwha Defence pour près de 3 milliards d’euros et d’un achat de 48 chasseurs légers F/A-50″Golden Eagle » pour 2,5 milliards d’euros.

Le choix de l’avion proposé par KAI n’est pas surprenant. Supersonique, le F/A-50 peut être équipé d’un radar AESA dérivé du modèle AN/APG-83, dont est doté le F-16 « Viper ». En plus, des synergies avec les F-16C/D Block 52+ mis en oeuvre par la force aérienne polonaise pourront être facilement trouvées [compatibilité de la liaison de données, par exemple].

Au total, si les options d’achat sont levées par Varsovie, le montant total de ces contrats s’élèverait à plus de 14 milliards d’euros. Le ministère polonais de la Défense n’a pas souhaité donner plus de détails sur les dicussions en cours, si ce n’est que ces dernières portent également sur des « questions de coopération industrielle et de transferts de technologie ».

À noter que Jarosław Kaczyński, le chef de Droit et Justice [PiS], le parti au pouvoir, a récemment suggéré que la Pologne porterait ses dépenses militaires à 5% de son PIB, contre 2,4% actuellement.

« Nous avons besoin d’une armée forte pour la dissuasion » et une hausse substantielle des dépenses de défense du pays conduirait la Russie à conclure qu’une attaque de la Pologne serait déraisonnable et vouée à l’échec », a fait valoir M. Kaczyński.

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