La Roumanie a l’intention de se procurer au moins un sous-marin « Scorpène » auprès du français Naval Group

Seul bâtiment de ce type à figurer dans l’inventaire de la marine roumaine [Forțele Navale Române], le sous-marin « Delfinul », héritage de la période soviétique, n’a plus pris la mer depuis les années 1990. Et si des plans furent élaborés pour le rendre à nouveau opérationnel, aucun ne s’est concrétisé à ce jour.

Pourtant, au regard des enjeux sécuritaires dans la région de la mer Noire, la Roumanie aurait besoin de retrouver une telle capacité. D’ailleurs, en 2018, une réflexion avait été engagée dans ce sens, l’objectif étant alors d’acquérir trois nouveaux sous-marins. Et, à l’époque, le Type 214 du groupe allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] était donné favori. Seulement, des contrariétés budgétaires firent que ce projet n’alla pas plus loin.

Cela étant, le besoin demeure. « La mer Noire est très peuplée, elle est pleine de ‘requins », se plaît à dire Vasile Dîncu, le ministre roumain de la Défense. Et, désormais, celui-ci dispose d’une marge de manoeuvre accrue sur le plan budgétaire, Bucarest ayant l’intention de porter ses dépenses militaires à 2,5% du PIB afin de faire face au nouveau contexte sécuritaire issu de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Lors du déplacement du président Macron en Roumanie, le mois dernier, une lettre d’intention relative à un « plan ambitieux » de soutien à la Forțele Navale Române fut signée par les autorités roumaines et françaises. Mais aucun détail ne fut alors donné.

On pouvait alors penser que cette lettre d’intention concernerait l’acquisition par Bucarest de quatre corvettes de type Gowind auprès de Naval Group, ce dossier s’étant embourbé en raison de multiples contestations portées devant la justice par les concurrents écartés de l’appel d’offres [dont Fincantieri et Damen] et d’un désaccord entre l’industriel français et le chantier naval de Constanta…

A priori, il s’agit d’aller encore plus loin. En effet, selon des propos récemment tenus par M. Dîncu lors d’un entretien accordé à DC News et que vient de rapporter la presse roumaine, Bucarest a l’intention de se procurer au moins un sous-marin Scorpène ainsi que des hélicoptères auprès de la France.

« Nous avons signé une lettre d’intention avec le ministre français de la Défense pour un futur projet et nous avons entamé le processus pour le soumettre au Parlement : il s’agit de sous-marins Scorpène et d’hélicoptères », a en effet déclaré M. Dîncu, sans donner plus de détails.

« Nous avons tiré les leçons de ce qui se passe actuellement en Ukraine et c’est pourquoi nous voulons voir si le projet Armée 2040, adopté il y a deux ans, correspond toujours aux exigences actuelles », a par ailleurs ajouté le ministre roumain.

Le Scorpène se décline en trois versions : Scorpène Compact, pour les opérations en eaux littorales, Scorpène Basic et Scorpène 2000. Ce type de sous-marin est en service au Chili, au Brésil, en Malaisie et en Inde. Selon Naval Group, il est « furtif, simple à utiliser et autonome grâce à son système Air independent propulsion [AIP] de troisième génération qui lui confère 18 jours d’autonomie en mer ».

D’une longueur de 60 à 82 mètres et affichant un déplacement allant jusqu’à 2000 tonnes en plongée [selon ses versions], le Scorpène est équipé du système de combat Subtics, de 6 tubes lance-torpilles de 533 mm avec 18 torpilles, voire de missiles antinavire SM39 Exocet.

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