Des pilotes ukrainiens pourraient bientôt être formés pour voler à bord d’avions de combat américains

La semaine passée, la Chambre des représentants a voté sa version de la Loi d’autorisation de la Défense nationale [National Defense Authorization Act – NDAA] qui, au-delà de fixer le niveau des dépenses autorisées pour les différentes branches des forces armées américaines, entérine un paquet de mesures intéressant la défense et la sécurité nationale des États-Unis. Pour être adopté, ce texte devra coïncider avec celui du Sénat. Et, si tel n’est pas le cas, les deux assemblées auront à se mettre d’accord sur une version définitive, laquelle sera ensuite soumise à l’approbation de la Maison Blanche.

D’ailleurs, par rapport au projet de loi soumis par l’administration Biden aux parlementaires, la Chambre des représentants a apporté des modifications importantes. À commencer par le niveau des dépenses autorisées par le Pentagone, celui-ci ayant été porté à 840 milliards de dollars, contre les 803 milliards initialement demandés.

En outre, et comme l’on pouvait s’y attendre, les députés américains, par 244 voix contre 179, ont voté un amendement visant à bloquer la vente de chasseurs-bombardiers F-16 « Viper » à la Turquie, prenant ainsi le contre-pied du président Biden qui, en juin, avait pourtant assuré à Recep Tayyip Erdogan, son homologue turc, qu’il en ferait son affaire…

À moins que le locataire de la Maison Blanche soit en mesure de convaincre les sénateurs [ce qui semble mal parti, étant donné l’opposition du président – démocrate – du comité sénatorial aux Affaires étrangrès à cette vente], la force aérienne turque devra trouver une autre solution… Qui pourrait passer par l’achat d’Eurofighter Typhoon.

Cela étant, la Chambre des représentants a également voté une aide militaire supplémentaire à l’Ukraine, dont 500 millions de dollars pour l’acquisition de munitions et 100 autres millions pour former des pilotes et des techniciens ukrainiens aux États-Unis.

Cette mesure avait fait l’objet d’un amendement déposé le républicain Adam Kinzinger, un ancien pilote d’avion-ravitailleur KC-135 de l’US Air Force. Initialement, son texte mentionnait une formation au pilotage d' »aéronefs à voilure fixe des États-Unis et d’autres plateformes appropriées pour le combat air-air », dont des F-15 et des F-16.

« Ce que nous voulons faire, c’est évidemment envoyer un message pour autoriser le processus », a expliqué M. Kinzinger, selon Defense News. « Il ne fait aucun doute pour moi que lorsque cette guerre prendra fin, l’Ukraine devra être équipée d’équipements militaires occidentaux. De plus, il ne reste tout simplement plus de MiG » disponibles, a-t-il ajouté.

Pour rappel, peu après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les pays de l’Otan disposant encore d’avions de combat d’origine soviétique [ou russe] ont été sollicités pour les céder à la force aérienne ukrainienne, étant donné que celle-ci n’avait pas l’habitude des technologies occidentales. Mais cela s’est avéré plus compliqué que prévu…

En avril, Kiev avait dit avoir « besoin de plus d’avions de combat pour combattre nos ennemis dans les airs ». Et d’estimer que les « avions américains F-16 Falcon, F-15 voire F-18 permettraient de faire pencher la balance de notre côté ».

Seulement, le général Jeffrey L. Harrigian, le commandant des forces aériennes américaines en Europe, fit alors valoir que cela prendrait du temps. « Collectivement, nous devons comprendre quelles sont les exigences des Ukrainiens et trouver un moyen de le leur faire parvenir rapidement. Mais il ne suffit pas de donner un F-16 à quelqu’un et de lui souhaiter bonne chance », avait-il souligné.

Cela étant, comme la guerre en Ukraine risque de durer – voire d’évoluer vers une situation à la coréenne – la livraison à Kiev d’avions de combat occidentaux [et notamment américains] pourrait donc avoir du sens… Reste maintenant à voir ce qu’en diront les sénateurs américains.

Photo : Lockheed-Martin

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