La Royal Air Force a validé un concept opérationnel basé sur des essaims de drones

À l’occasion de l’édition 2021 de la Global Air & Space Chiefs’ Conference, le chef d’état-major de la Royal Air Force [RAF], l’Air Chief Marshal Sir Mike Wigston, avait défendu l’utilité des mission menées avec des essaims de drones en vue de saturer une défense aérienne adverse, en évoquant le programme ALVINA, alors confié au 216 Squadron, dont la mission est d’évaluer et d’éprouver les nouvelles technologies pouvant intéresser les opérations aériennes.

« Le 216 Squadron a prouvé, sans le moindre doute, l’utilité perturbatrice et innovante des essaims de drones dans le cadre de notre programme ALVINA. En collaboration avec le laboratoire de la Défense pour les sciences et la technologie [Defence Science and Technology Laboratory – Dstl] et des partenaires industriels spécialistés, nous avons fait évoluer des essaims de plus de vingt drones à très bas coût contre des systèmes menaçant avec de très bons résultats », s’était en effet enthousiasmé l’Air Chief Marshal Wigston.

Les « essaims de drones feront partie de ce mélange de plateformes pilotées, télépilotées et autonomes qui formeront le système de combat aérien du futur [FCAS ou « Tempest »], avait ajouté le chef de la RAF.

Depuis, les expérimentations menées par le 216 Squadron se sont poursuivies… Et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, marquée par une puissance aérienne paraissant « muselée », a confirmé certaines réflexions. Et, un an plus tard, lors d’un nouveau discours prononcé lors de l’édition 2022 de la Global Air & Space Chiefs’ Conference, l’Air Chief Marshal Wigston a enfoncé le clou s’agissant de l’utilité des essaims de drones.

Ainsi, ces derniers mois, le 216 Squadron, le Rapid Capabilities Office [RCO] de la RAF et le Dstl ont testé cinq types de drones dans treize scénarios opérationnels différents, en variant leurs charges utiles. Avec des résultats concluants.

« Nos essais d’essaims de drones soulignent l’énorme potentiel opérationnel de ce systèmes pour leurrer et submerger les défenses aériennes d’un adversaire », a fait valoir le chef de la RAF. Et « à la lumière de ces travaux, je peux annoncer que nous avons déclaré une capacité utile et pertinente sur le plan opérationnel, en utilisant notre flotte actuelle de drones », a-t-il ajouté.

Cela étant, faire voler des essaims de drones suppose de disposer d’un grand nombre d’appareils à « sacrifier », qui plus est devant être assez performants [portée, vitesse] pour leurrer, voire détruire, les défenses aériennes adverses. Et plus on monte en gamme, plus un drone destiné à un tel usage sera coûteux…

Quoi qu’il en soit, l’Air Chief Marshal Wigston n’a pas de donné de détails sur les appareils utilisés par le 216 Squadron, si ce n’est qu’il a évoqué le Pizzookie, un drone biréacteur fabriqué par impression 3D et développé par le RCO en collaboration avec l’entreprise Intrepid Minds [voir photo ci-dessus]. Et cela pour illustrer le travail mené actuellement par la RAF pour élaborer de « nouveux modèles de fourniture de capacités et de production accélérée ». Celle-ci, a-t-il dit, entend disposer de drones quand « elle en a besoin » et non « au cas où elle en aurait besoin ».

À ce propos, le programme de drone de type « loyal wingman » [ou ailier fidèle] « Mosquito », auquel il a été mis un terme prématurément en juin dernier, aura apporté des enseignements précieux.

« Nous avons beaucoup appris avec notre programme Mosquito, notamment sur la conception numérique et les nouvelles techniques de fabrication. Nous avons décidé que nous devrions maintenant nous concentrer sur des systèmes qui peuvent être opérationnalisés beaucoup plus rapidement, et c’est pourquoi nous y avons mis fin », a expliqué le chef de la RAF.

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