Un navire militaire australien aurait été suivi de près par une frégate et un sous-marin des forces navales chinoises

Dans un entretien publié la semaine passée par Tahiti Infos, le commandant de la zone Asie-Pacifique [ALPACI] et des forces armées en Polynésie, le contre-amiral Jean-Mathieu Rey, a confié avoir constaté une « agressivité » chinoise croissante, notamment lorsqu’il s’agit des territoires revendiqués par Pékin dans la région Indo-Pacifique, comme en mer de Chine méridionale. Ce que les forces australiennes ont pu également mesurer au cours de ces derniers mois.

En effet, en février, un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] a été visé par un faisceau laser depuis un « destroyer » chinois de type 52D alors qu’il survolait la mer d’Arafura, bordée par la côte septentrionale de l’Australie et la Nouvelle-Guinée.

Puis, en mai, un autre P-8A Poseidon australien du même type a été intercepté d’une manière dangeureuse par un chasseur J-16 de l’Armée populaire de libération [APL] dans « l’espace aérien international de la mer de Chine méridionale », région dont la quasi-totalité est revendiquée par Pékin.

Ces deux incidents ont été jugés suffisamment graves pour être rendus publics avant de faire l’objet de protestations auprès des autorités chinoises via les « canaux appropriés ». En sera-t-il de même pour celui que vient de révéler la chaîne ABC? Le ministre australien de la Défense, Richard Marles, ne l’exclut pas même si, pour le moment, il a dit ne pas vouloir faire de commentaire pour des raisons de « sécurité opérationelle ».

Ainsi, selon des sources militaires australiennes citées par ABC, la première partie de la mission qu’effectue actuellement la frégate HMAS Parramatta IV de la Royal Australian Navy [RAN] aurait visiblement été mouvementée. Ayant appareillé à la fin du mois de mai, ce navire a fait une escale à Da Nang [Vietnam], avant de se rendre à Busan [Corée du Sud]. De là, il a ensuite mis le cap vers Sasebo [Japon], où il est arrivé le 28 juin, après avoir participé à des exercices avec la marine japonaise.

Durant ce périple, la frégate australienne a dû traverser la mer de Chine méridionale et la mer de Chine orientale. Est-elle passée par le détroit de Taïwan? ABC n’est pas en mesure de le confirmer.

« L’activité la plus intense s’est produite alors que le HMAS Parramatta se trouvait en mer de Chine orientale », a confié une source militaire au fait des « interactions » avec la marine chinoise. A priori, celle-ci aurait signifié à la frégate australienne qu’elle n’était pas la bienvenue, affirmant qu’elle naviguait dans les eaux territoriales chinoises, avant de la faire suivre de près par un « destroyer » de type 052C « Luyang II » et un sous-marin nucléaire d’attaque de type 093A « Shang II ».

Sans doute que le HMAS Parramatta a eu un traitement identique à celui auquel a récemment eu droit le « destroyer » USS Benfold, dans les environs des îles Paracels, revendiquées par la Chine [ce qui est contesté par la Cour permanente d’arbitrage de La Haye, ndlr]. En effet, le 13 juillet, Pékin a accusé le navire américain d’avoir violé ses eaux territoriales. Et d’assurer que la frégate de type 054A « Xianning » l’en avait « chassé ».

Normalement, la frégate australienne doit prochainement être engagée au de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], chargée de documenter les violations des sanctions infligées à la Corée du Nord pour le compte des Nations unies. Or, ce type de mission n’est pas non plus au goût de la Chine, qui multiplie les manoeuvres d’intimidations à l’égard des forces qui y prennent part. Un avion de patrouille canadien CP-140 Aurora en a récemment fait l’expérience, de même qu’un Falcon 200 de la Marine nationale.

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