Le sous-marin nucléaire d’attaque Améthyste a effectué une mission de très longue durée dans l’océan Indien

« La puissance qui dominera l’océan Indien contrôlera l’Asie et l’avenir du monde se jouera dans ses eaux », avait prophétisé, dès le XIXe siècle, l’amiral américain Alfred Thayer Mahan. D’où l’intérêt que lui porte la Chine, qui y déploie un nombre croissant de navires, à l’appui de sa stratégie dite du « collier de perles », laquelle vise à sécuriser ses chaînes d’approvisionnement, via l’établissement de points d’appui civilo-militaires dans la région.

« Ce faisant, avait d’ailleurs noté un rapport publié en mars 2021 par la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, la Chine est en train de transformer l’océan Indien en un espace contesté, qui fait craindre un développement similaire à la situation qui prévaut en mer de Chine méridionale. »

Cet intérêt chinois est perçu par l’Inde comme étant un défi à sa sécurité. Et cela d’autant plus que les relations entre New Delhi et Pékin sont conflictuelles, en raison notamment de leurs différends territoriaux… et aussi du soutien chinois au Pakistan.

Cela étant, d’autres puissances s’intéressent à l’océan Indien… C’est le cas des États-Unis et aussi [et surtout], de par les territoires qu’elle y possède, celui de la France. La stratégie française vise ainsi à y garantir la liberté de navigation étant donné que cette région est une plaque tournante du commerce maritime mondial, à protéger les ressources de sa zone économique exclusive [ZEE] et à maintenir les équilibres entre les pays riverains.

D’où la mission « Confiance » qui, contrairement à celle effectuée en 2020/21 dans l’océan Pacifique par le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Émeraude et le Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain [BSAM] « Seine », n’a pas fait l’objet d’énormément de publicité, tant de la part de la Marine nationale que de l’État-major des armées [EMA].

Il aura donc fallu attendre le 6 juillet – et le retour à Toulon du SNA Améthyste et du BSAM « Loire » – pour en connaître les détails.

« Le SNA Améthyste revient de près de 6 mois en océan Indien. Sa mission, baptisée Confiance, a contribué à la connaissance de la zone par la France et à son autonomie stratégique », a en effet indiqué la Marine nationale, via Twitter, avant de rappeler qu’elle est l’une des seules à monde à pouvoir effectuer un « tel déploiement lointain » de longue [voire de très longue] durée.

Rappelant que l’océan Indien est une région « d’intérêt stratégique » pour la France, la Marine a précisé que l’Améthyste avait participé à plusieurs exercices de lutte anti-sous marin avec des « partenaires de premier plan », dont l’Inde [avec les manoeuvres annuelles Varuna] et les Émirats arabes unies. Si le sous-marin français et le BSAM « Loire » ont pu s’appuyer sur les forces françaises stationnées à Djibouti [FFDj], c’est à Goa [Inde] que les relèves d’équipages ont eu lieu.

« Navires de combat et instruments de puissance, les SNA sont des unités stratégiques pour le renseignement et l’anticipation des crises. La mission Confiance permet de garantir la capacité de la Marine à se déployer avec réactivité si le besoin était avéré » a encore souligné la « Royale ».

Quoi qu’il en soit, ces déploiements de SNA pendant de longues périodes sont de nouveau possible depuis l’admission au service des BSAM, qui apportent le soutien technique et logistique qui faisait alors défaut depuis le retrait des Bâtiments de soutien mobile [BSM] et du Bâtiment Atelier Polyvalent [BAP] Jules Verne durant les années 2000.

À noter que, selon des informations du magazine spécialisé « Le Marin« , au moment du départ de l’Améthyste vers l’océan Indien, trois autres SNA étaient alors en opération : Le Rubis était alors affecté au groupe aéronaval du porte-avions Charles de Gaulle tandis que l’Émeraude et le Casabianca étaient déployés dans l’Atlantique Nord pour y surveiller les sous-marins russes.

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