L’Ukraine aurait été visée par des missiles russes tirés depuis l’espace aérien de la Biélorussie

En novembre 2021, l’état-major russe affirma que deux bombardiers à capacité nucléaire Tu-22M3 « Backfire » avaient volé jusqu’au champ de tir de Ruzany [Biélorussie], situé à seulement 60 km de la Pologne, afin d’entraîner la défense aérienne biélorusse à les intercepter. Mais était-ce la seule raison de cet exercice?

En effet, ce 25 juin, « vers 5 heures du matin », la région de Tchernihiv [ou Tchernigov en russe], situé à une centaine de kilomètres au nord de Kiev, a été visée par un « bombardement massif de missiles », selon le commandement Nord des forces ukrainiennes. « Une infrastructure a été touchée », a-t-il dit, sans en préciser la nature.

Plus tard, la Direction générale du renseignement ukrainien [HUR MOU], a affirmé que « six bombardiers Tu-22M3 ont décollé de l’aéroport de Chaïkovka [ouest de la Russie], situé à 270 km de la frontière ukrainienne. Puis, ils sont ensuite entrés dans l’espace aérien de la Biélorussie, jusqu’à la verticale de Petrykaw, d’où ils auraient tiré 12 missiles Kh-22 en direction des régions de Tchernihiv, Kiev et Soumy. Ensuite, ils ont mis le cap vers leur base de départ.

Pour rappel, le Kh-22 est un missile antinavire supersonique, d’une portée de 600 km et pouvant être doté d’une charge nucléaire. Il a servi au développement du Kh-32, un missile de croisière mis en service en 2016 pour armer les Tu-22M3.

Le renseignement militaire ukrainien a noté qu’il s’agissait des premières frappes aériennes russes contre l’Ukraine effectuées directement depuis la Biélorussie. En outre, il a aussi noté qu’au moins huit missiles balistiques Iskander avaient été tirés à partir du territoire biélorusse.

« Le bombardement d’aujourd’hui est directement lié aux efforts du Kremlin pour impliquer la Biélorussie en tant que participant direct à la guerre en Ukraine », a accusé Kiev. Et cela, alors que le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, doit rencontrer son homologue russe, Vladimir Poutine, à Saint-Petersbourg, ce 25 juin.

Cela étant, et même si elle estime ne pas être en état de cobelligérance, la Biélorussie a déjà permis aux forces russes d’utiliser son territoire pour leurs opérations dans le nord de l’Ukraine ainsi que pour tirer des missiles Iskander contre des cibles ukrainiennes.

Or, selon les Nations unies, un pays est coupable de complicité d’agression « en permettant que son territoire, qu’il a mis à la disposition d’un autre État, soit utilisé par cet autre État pour perpétrer un acte d’agression ». Aussi, les frappes aériennes dont le renseignement militaire ukrainien a fait état ne font que confirmer le rôle que tient Minsk auprès de Moscou…

En outre, et au-delà de ceux tirés depuis la Biélorussie, environ 50 missiles se sont abattus sur l’Ukraine au cours de ces dernières heures. La base militaire de Yavoriv, située dans la région de Lviv, a apparemment été visée depuis la mer Noire. Et près de 30 autres engins ont ciblé un site militaire dans la région de Zhytomyr, à l’ouest de Kiev.

Ces frappes ont été effectuées au lendemain du retrait de l’armée ukrainienne de la ville de Sievierodonetsk, l’un des verrous du Donbass [sud-est de l’Ukraine]. Désormais, les forces russes se rapprochent de Lyssychansk, dont la prise leur permettrait d’assoir leur conquête de l’oblast de Louhansk et de se concentrer sur l’assaut contre les localités de Sloviansk et de Kramatorsk, dans l’oblast de Donetsk.

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