L’équipage B de la frégate « Bretagne » félicité pour ses « résultats significatifs vis à vis des bâtiments russes »

Ayant appareillé de Brest le 19 octobre dernier avec son équipage A, la frégate multimissions [FREMM] « Bretagne » patrouilla pendant plusieurs semaines en mer de Norvège, avant d’intégrer le groupe permament maritime 1 de l’Otan [ Standing NATO Maritime Group 1 – SNMG 1] et de prendre part à l’exercice FLOTEX SILVER 21, organisé dans les régions norvégiennes de Vågsfjorden et Andfjorden ainsi que dans la zone maritime située au large d’Andøya.

Selon les explications données à l’époque par l’état-major norvégien, cet exercice devait alors de se concentrer sur « la lutte anti-sous-marine et la chasse aux sous-marins ». Une priorité étant donné que l’activité des forces sous-marines russes a quasiment retrouvé le niveau qui était le sien durant la Guerre Froide…

En effet, deux ans plus tôt, le renseignement militaire norvégien avait affirmé qu’au moins dix sous-marins russes, dont huit à propulsion nucléaire, avaient été engagés dans de longues manoeuvres dans l’Atlantique Nord, notamment dans le passage dit GIUK [Groenland – Islande – Royaume-Uni], par lequel passent, du moins en partie, les lignes d’approvisonnement entre les deux rives de l’Atlantique. « Nous voyons un nombre toujours croissant de sous-marins russes déployés dans l’Atlantique. Et ces sous-marins sont plus performants que jamais, se déployant sur de plus longues périodes, avec des systèmes d’armes plus meurtriers », avait d’ailleurs expliqué le vice-amiral Andrew Lewis, le chef de la 2e Flotte de l’US Navy, en février 2020.

Quoi qu’il en soit, en décembre, et à la faveur d’une escale à Reykjavik, la frégate Bretagne changea d’équipage. « Le fonctionnement des bateaux en double équipage [B2E] améliore l’efficacité opérationnelle en accroissant le nombre de jours de mer, la préparation opérationnelle des équipages et la capacité à endurer une augmentation imprévue de l’activité en cas de besoin », fit valoir la Marine nationale, à cette occasion.

La deuxième partie du déploiement de la FREMM Bretagne a-t-elle été plus « mouvementée » que la première, alors que la Russie n’avait pas encore lancé son offensive contre l’Ukraine? On peut le penser, à la lumière du témoigne de satisfaction collectif decerné par le vice-amiral d’escadre [VAE] Olivier Lebas, le commandant en chef pour l’Atlantique [CECLANT] à l’équipage B du navire.

Le VAE Lebas « a notamment loué la combativité, l’endurance et la capacité de reconfiguration tactique d’un équipage confronté en permanence à la rudesse de l’environnement, affrontant l’enchaînement de 17 dépressions atmosphériques en 2 mois », est-il avancé dans un brève diffusée ce 23 juin par la Marine. Mais celle-ci en a dit trop… ou pas assez.

« Ces qualités lui ont permis d’obtenir des résultats significatifs vis-à-vis des bâtiments russes mais aussi de s’illustrer auprès de nos alliés durant deux mois de manœuvres agiles », a-t-elle en effet souligné, sans donner plus de détails au sujet des bateaux russes en question. Et d’ajouter : « CECLANT a particulièrement distingué trois marins pour leur rôle prépondérant dans la planification et la conduite de la mission ».

La conclusion de la brève apporte sans doute un éclairage sur l’action de l’équipage B de la FREMM Bretagne, un navire spécialisé dans la lutte anti sous-marine [ce qui lui a d’ailleurs valu d’être distingué par un « Hook’em Award », un prix décerné par l’US Navy, ndlr].

Ainsi, soulignant que la « Russie conteste l’ordre international et alimente une rhétorique nucléaire inquiétante », la Marine fait valoir que sa capacité, « aux côtés de ses alliés », à « occuper le terrain, en mer, sous les mers dans le ciel de l’Atlantique Nord contribue à l’équilibre des forces ». Et, poursuit-elle, « la profondeur stratégique apportée par les unités déployées dans le Grand Nord est essentielle pour préserver la liberté d’action de notre dissuasion nucléaire océanique ».

En novembre 2021, le chef d’état-major de la Marine nationale, l’amiral Pierre Vandier, avait mis en avant la pression mise par la marine russe dans l’Atlantique Nord. « Les Russes mènent des campagnes sous-marines par périodes, par ‘bouffées’ puissantes, qui viennent tester la crédibilité du dispositif opérationnel occidental du Royaume-Uni, des États-Unis et de la France » et « pas moins de sept sous-marins russes nous ont occupés, avec nos alliés, pendant plus de six mois l’année dernière en Atlantique », avait-il expliqué.

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