La République de Chypre confirme son intention d’acquérir six hélicoptères H145M auprès d’Airbus

En août 2021, la presse chypriote avait rapporté que Nicosie envisageait de revendre à la Serbie onze hélicoptères Mil Mi-35P sur les douze qui avaient été acquis auprès de la Russie pour les besoins de sa Garde nationale [un exemplaire avait été accidentellement perdi en 2006, ndlr]. Et il était donc question de les remplacer par des appareils de « nouvelle génération ».

Plusieurs raisons expliquaient une telle décision : les Mi-35P n’étaient plus adaptés aux missions de la Garde nationale chypriote, le coût de leur entretien était devenu trop onéreux [de l’ordre de 100 millions d’euros sur dix ans] et l’approvisionnement en pièces détachées était devenu compliqué, compte tenu, notamment des risques de sanctions américaines au titre de la loi CAATSA, laquelle vise à punir toute entité ayant des relations commerciales avec l’industrie russe de l’armement [cela étant, son application est à géométrie variable…].

À l’époque, le type d’hélicoptère que la République de Chypre envisageait d’acquérir n’avait pas été précisé. Cela étant, le 21 juin, la commission de la Défense du Parlement chypriote a voté une enveloppe de 53 millions d’euros afin de verser un premier acompte pour la commande de six H145M auprès d’Airbus Helicopters.

Selon le journal Politis, le montant total de cet achat s’élèvera à 140 millions d’euros. Outre les six appareils, qui seront livrés d’ici 2026, cette somme couvre également l’acquisition de munitions [missiles guidés, roquettes, etc]. Puis, Nicosie devrait lever une option pour six exemplaires supplémentaires. Dans le même temps, les Mi-35P seront remis à la Serbie.

Pour rappel, le H145M est un hélicoptère polyvalent léger pouvant transporter 11 passager ou 3,7 tonnes de fret. Il peut être utilisé pour un large éventail de missions [EVASAN, surveillance, transport, sécurité maritime, etc]. Doté de deux moteurs Safran Arriel 2E et de la suite avionique numérique « Helionix », il peut être équipé du système d’armes génériques HForce, mis au point par Airbus.

Quoi qu’il en soit, les Mi-35P ne sont pas les seuls équipements de facture russe à être utilisés par la Garde nationale chypriote… Ce qui est un casse-tête dans la mesure où, en qualité de membre de l’UE, la République de Chypre doit appliquer les sanctions visant la Russie pour son invasion de l’Ukraine… ce qui ne peut que compliquer davantage leur Maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et pour le moment, Nicosie n’a pas de solution pour remplacer ses chars T-80, ces véhicules de combat d’infanteire BMP-3, ses systèmes d’artillerie BM-21 Grad ou bien encore ses batteries de défense aérienne BUK M1 et Tor M1.

Cela étant, pour sa défense, la République de Chypre peut compter sur la France. À ce propos, la semaine passée, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, s’est entretenu avec son homologue chypriote, le général Demokritos Zervakis, pour évoquer la « situation en Europe de l’Est et en Méditerranée orientale » ainsi que le « renforcement de la relation bilatérale historique et dynamique » entre les deux pays.

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