En plus des livraisons de F-35A, le Danemark va garder ses F-16 en service plus longtemps que prévu

Quand, en 2016, le Danemark annonça son intention de commander seulement 27 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin afin de remplacer la trentaine de F-16 encore en service au sein de sa force aérienne [la « Flyvevåbnet »], on pouvait estimer que ce nombre d’appareils allait être insuffisant pour assurer l’entraînement des pilotes, les missions de police du ciel et les éventuels déploiements à l’étranger. Et le tout en jonglant avec les indisponibilités techniques. Et cela d’autant plus que le contexte sécuritaire avait déjà changé avec l’annexion de la Crimée par la Russie et les intimidations de Moscou à l’endroit de Copenhague.

Six ans plus tard, et alors que les premiers F-35A ont été livrés à la Flyvevåbnet [mais ils sont restés aux États-Unis pour la formation des pilotes, ndlr], le ministère danois de la Défense a finalement changé ses plans. Cela étant, il ne sera pas question de passer une commande supplémentaire auprès de Lockheed-Martin… mais de maintenir plus longtemps en service les F-16, dont le retrait aurait dû intervenir en 2024.

« L’agression de Poutine en Ukraine a changé l’Europe et les menaces auxquelles nous sommes confrontés », a justificé Morten Bødskov, le ministre danois de la Défense. « La situation de la politique de sécurité en Europe est fondamentalement différente de celle de 2016, lorsque l’accord sur les avions de chasse a été conclu. Il faut agir maintenant » et « la défense du territoire de l’Otan à l’est est plus centrale que jamais », a-t-il ajouté.

En conséquence, a annoncé M. Bødskov, un investissement de 1,1 milliard de couronnes danoises [150 millions d’euros] sera consenti pour « faire voler les F-16 jusqu’en 2027 ». Cette somme doit couvrir les dépenses de carburant, l’achat de pièces de rechange et les soldes du personnels nécessaires à leur mise en oeuvre.

Ce dernier point est le plus « critique », comme l’a souligné Hans Peter Michaelsen, un expert danois des questions militaires. En effet, la force aérienne danoise risque de manquer de techniciens et de pilotes pour assurer à la fois la montée en puissance des F-35A et le maintien des F-16.

Quoi qu’il en soit, pour le ministère danois, cette décision permettra à la Flyvevåbnet de « renforcer la défense » du royaume et, « si nécessaire », de « participer à des missions de l’Otan, comme la police du ciel dans les pays baltes », comme cela a récemment été le cas en Lituanie, avec quatre F-16.

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