Robotique : La Direction générale de l’armement passe à la vitesse supérieure avec le projet FURIOUS

Évaluation d’une « mule » robotisée au Sahel, défi CoHoMa [pour Coopération Homme-Machine] organisé avec le concours de l’Agence de l’Innovation de Défense, création de la section Vulcain, entraînement au combat avec des robots, etc. Ces derniers temps, l’armée de Terre enchaîne les initiatives pour mesurer l’apport éventuel de la robotique à ses opérations et, le cas échéant, pour élaborer des doctrines d’emploi. Et cela alors que la France se refuse à utiliser des « systèmes d’armes létales autonomes » [SALA].

Une étude, également appelée « Vulcain », est actuellement menée par le bureau « Plans » de l’état-major de l’armée de Terre [EMAT] afin de préciser les attentes en matière de robotique militaire en vue du programme Titan. Si elle doit être achevée d’ici la fin de cette année, et comme l’a confié le lieutenant-colonel David Schuster à Defense News en marge d’EuroSatory 2022, deux exigences clés ont d’ores et déjà été identifiées : les robots doivent apporter de la « masse » et de « l’endurance ».

Cela étant, la Direction générale de l’armement [DGA] avait lancé, fin 2017, le programme FURIOUS [FUturs systèmes Robotiques Innovants en tant qu’OUtilS au profit du combattant embarqué et débarqué] afin de préparer la future capacité de robots des unités de combat de l’armée de Terre. Confié à un groupement constitué par Safran Electronics & Defense et la PME Effidence, il devait s’appuyer sur une dizaine de PME spécialisées ainsi que sur des laboratoires français de robotique, dont le Centre de Recherche de l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan [CREC].

À l’époque, la DGA avait expliqué qu’il s’agissait de tester trois démonstrateurs de « tailles différentes » au sein d’une section d’infanterie au Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB] de Sissonne. Et, ayant eu lieu avec deux ans de retard, ces essais ont donné satisfaction.

En effet, ce 20 juin, Safran Electronics & Defense a indiqué que la DGA venait de lui notifier une « nouvelle tranche contractuelle », dite « tranche optionnelle », au titre du programme FURIOUS.

« Cette notification fait suite à la réussite des essais terrains du système de robots FURIOUS réalisés fin 2021 par Safran au Centre d’entrainement au combat en zone urbaine. Cette étape clé a clôturé avec succès la tranche ferme de FURIOUS », a avancé l’industriel.

Lors de cette première phase, le concept d’une « architecture modulaire, matérielle et logicielle, destinée à autonomiser toute plateforme terrestre, habitée ou non », a pu être mis au point. « Cette architecture est déployée sur les trois types de plateformes très différentes qui composent le système FURIOUS », a souligné Safran dans son communiqué.

Dans le cadre de cette « tranche optionnelle » notifiée par la DGA, il s’agira désormais « d’optimiser cette architecture » et de consolider les « performances des fonctionnalités développées [suivi des points de passage, rejeu de trajectoires, suivi de leader et ralliement autonome d’objectifs, etc] dans des environnements opérationnels plus complexes, déstructurés ».

Selon Safran, les essais de la première phase ont permis de confirmer la plus value opérationnelle des « fonctions d’autonomisation dans de nombreux cas d’emploi », la pertinence d’une « approche incrémentale raisonnée » et la convergence vers des solutions modulaires adaptables permettent « d’envisager à court terme le lancement de programmes de développement sur les briques critiques, préparant ainsi les futurs programmes ».

Photo : SAFRAN

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