Artillerie : Le ministère des Armées demande à Nexter d’accélérer la production de CAESAr

Durant une audition au Sénat, début mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, avait indiqué que six Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] allaient être prochainement livrés à Kiev, après avoir été modifiés pour les rendre compatibles aux systèmes de commandement ukrainien. Pour rappel, le 22 avril, le président Macron avait indiqué que douze exemplaires, au total, seraient envoyés en Ukraine.

Seulement, lors de la visite qu’il vient de faire à Kiev, en compagnie du chancelier allemand, Olaf Scholz, du président du conseil italien, Mario Draghi, et de son homologue roumain, Klaus Iohannis, M. Macron a promis à Volodymir Zelinski, le président ukrainien, six CAESAr supplémentaires. Et de préciser au passage que les 12 exemplaires évoqués en avril avaient tous été livrés.

« Au-delà des 12 Caesar déjà livrés, j’ai pris la décision de livrer six Caesar additionnels », a en effet déclaré le président Macron, le 16 juin.

Au total, 18 pièces seront donc prélevées sur la dotation de l’armée de Terre, qui, jusqu’alors, n’en comptait que 76. Ce qui fait une perte capacitaire de 24% en moins de six mois… Et cela ne sera pas sans conséquence sur la formation des artilleurs ainsi que sur leur préparation opérationnelle, d’autant plus qu’un certaine nombre de CAESAr sont déployés en Côte d’Ivoire, à Djibouti ou encore aux Émirats arabes unis.

Avant le début de la guerre en Ukraine, l’ancien Premier ministre, Jean Castex, avant notifié à Nexter le contrat relatif au développement du CAESAr de nouvelle génération [CAESAr Mk2], lequel doit disposer d’une motorisation plus puissante et d’une protection renforcée.

À l’époque, deux options étaient envisagées : lancer la production de 109 CAESAr NG, soit en commander 33 exemplaires et rénover les 76 restants. Mais dans un cas comme dans l’autre, ces 109 pièces d’artillerie devaient être livrées à l’armée de Terre « à l’horizon 2031 ».

Le don de 18 CAESAr à l’Ukraine a évidemment changé les termes de l’équation. Aussi, et selon l’agence Reuters, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a demandé à Nexter de revoir son organisation industrielle afin d’accélérer la cadence de production des CAESAr et donc les livraisons à l’armée de Terre.

Reste à voir si ce sera possible. D’abord, Nexter n’est pas le seul concerné. Ainsi, le châssis 6×6 est fourni par Arquus [sur la base du Sherpa 5] pour les CAESAr destinés à l’armée de Terre. Et, plus généralement, il faut 500 pièces pour réaliser une telle pièce d’artillerie, avec tout son système. Ensuite, et au-delà des éventuelles difficultés d’approvisionnement, la capacité de production, à Bourges, n’est que de dix canons par an. Et cela alors que plusieurs contrats à l’exportation sont [ou seront] à honorer… La Lituanie ayant par exemple affiché son intention de s’en procurer 18 exemplaires. Ouvrir d’autres lignes de production supposerait par ailleurs de trouver du personnel qualifié. Ce qui peut prendre du temps.

Enfin, un autre sujet porte sur le Maintien en condition opérationnelle [MCO], et en particulier sur l’usure des tubes en cas d’utilisation intense.

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