La Marine nationale réforme sa filière dédiée au renseignement
Avec les capteurs de ses frégates multimissions et de défense aérienne ainsi que ceux de ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], ses aéronefs [en particulier l’avion de patrouille maritime Atlantique 2, le Rafale équipé de la nacelle RECO NG et, bientôt, ses drones embarqués], ses sémaphores, ses Escouades spécialisées de neutralisation et d’observation [ESNO] des commandos de
Penfentenyo et Montfort et le navire Dupuy-de-Lôme, qui oeuvre au profit de la Direction du renseignement militaire [DRM], la Marine nationale dispose de capacités de premier plan pour collecter les informations présentant un intérêt maritime [RIMAR] et militaire.
Cependant, et même si ses marins ont leur propre insigne depuis septembre 2016, la filière « renseignement » de la Marine nationale manque toujours de visibilité. D’où la réforme qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2023, laquelle consistera à créer six nouvelles spécialités accessibles dès l’entrée à l’École de Maistrance, qui, pour rappel, forme les futurs officiers-mariniers. Les quartiers-maîtres candidats au brevet d’aptitude technique [BAT] pourront postuler en interne.
« Cette réforme a pour ambition de prévenir un risque de fragilisation de la filière renseignement. Il s’agit d’abord de donner toute sa place au renseignement d’intérêt maritime qui connaît, avec la croissance exponentielle des données, une transformation rapide de ses méthodes et de ses outils. Il s’agit ensuite de proposer aux marins des parcours professionnels attractifs et plus lisibles par les employeurs extérieurs à la Marine [comme la DRM, par exemple], d’harmoniser les critères d’avancement et d’augmenter la durée d’emploi dans des métiers où l’expérience et la maturité sont déterminantes. Enfin, grâce au recrutement externe, il sera possible de réduire la tension sur les effectifs », explique la Marine nationale.
Ces six nouvelles spécialités remplaceront les certificats de la branche générale du renseignement. À ce propos, les marins qui en détiennent au moins un « basculeront automatiquement dans la spécialité correspondante ».
Dans le détail, la Marine nationale va donc « créer » les métiers d’opérateur d’écoute [OPECOUT], de détecteur et analyste des signaux électromagnétiques [DASEM], d’opérateur linguiste d’interception [OPLIN] en particulier en chinois, russe, arabe et persan, d’analyste traitant du renseignement [ANATRAIT], d’analyste du renseignement d’origine électromagnétique [ANAROEM] et d’analyste en renseignement d’origine image [ARAROIM].
Ainsi, par exemple, la mission de l’OPECOUT consistera à analyser de la phonie, afin de définir la langue de la fréquence écoutée, ainsi que les différents types d’écriture [morse, etc], à localiser les sources d’émission et à transmettre des enregistrements aux ANAROEM et DASEM. Quant aux OPLIN, ils auront la tâche d’intercepter et de traduire des documents et d’étudier l’évolution de la situation dans la zone géographique dont ils sont spécialistes.
Enfin, la Marine nationale souligne que la filière « renseignement » offre des perspectives d’avancement rapide compte tenu de la spécificité et des qualifications des métiers qu’elle offre, avec la possibilité de servir aussi bien en mer qu’à terre ou encore d’être affecté à l’étranger [au sein de l’Otan ou en mission de Défense, par exemple]. « Autre avantage, les spécialités du renseignement ouvrent le droit à des primes telles que l’indemnité liée aux langues et, sous certaines conditions, la prime de lien au service », conclut-elle.
Photo : Marine nationale
Aux USA, ce n’est pas super visible la filière du rens. US Navy, mais cela reste très visible
https://installations.militaryonesource.mil/in-depth-overview/naval-support-activity-monterey
Sinon la base secrète CIA NSA pas très loin, elle n’est officiellement pas super visible, mais tout le monde sait où elle est.
Encore du racolage parce que les salaires trop faible qu’ils offrent n’attirent personne qui possède les compétences requise, l’apprentissage de certaines langue étrangère (comme le russe) peut prendre 6 ans d’études au moins (parce qu’il faut réapprendre l’alphabet cyrillique à partir de zéro comme si l’on était en école primaire), voir plus long alors un revenu de femme de ménage passe mal.
Qu’ils forment donc les jeunes mais il iront tout aussi vite bosser ailleurs avec de meilleurs salaires et débouchés professionnel plus attrayant, on n’attire pas les abeilles avec du vinaigre.
la précarisation de l’emploi et les bas salaires mené tambour battant par tous les présidents ultralibéralistes, et spécialement macron, a des conséquences, yaka demander a ceux qui se sont enrichi sous macron de faire le boulot et retourner à l’école…
bref ce service rempli de non qualifiés restera une coquille vide.
Passer sous silence la RGPP de l’ex -président Sarkozy frise la malhonnêteté.
Vous avez raison on ne dira jamais assez de mal de Sarkozy, jamais la France n’a été aussi mal informé et ça continue aujourd’hui.
Sarko a affaibli l’AAE en faisant fermer un grand nombre de BA. Bilan, nous manquons de pilotes et d’avions de combats. Ses successeurs n’ont pas mieux fait.
N’oubliez pas l’excellent Président Hollande dans votre liste.
Ça va permettre de mettre de l’ordre et de retrouver une certaine logique.
Avant cette réforme, un cuisinier qui passait une des qualifs rens’ restait considéré comme un cuisinier alors qu’il ne pratiquait plus ce travail.
Retourner à l’école..? vous faites une auto préconisation?
La difficulté de la langue russe n’est pas tellement son alphabet. L’apprentissage du cyrillique est assez rapide une fois qu’on est dans bain. Après, il y a les déclinaisons, l’absence de correspondance étymologique avec le français, la structure des verbes (deux verbes en russe pour chaque verbe en français, à utiliser selon l’intention qu’on met dans la phrase, un peu comme en espagnol ser et estar pour le verbe être), l’accent tonique et d’autres joyeusetés exotiques.
Cela n’a pas été toujours comme ça dans la marine nationale:
https://theatrum-belli.com/le-renseignement-naval-francais-des-annees-80-et-jusquen-1996/
extrait de votre lien :
« De fait, la plupart des spécialistes, notamment les linguistes arabisants ou russes, intègrent la DGSE où ils accèdent rapidement à des postes d’encadrement, quittant l’armée pour devenir fonctionnaires de catégorie A. »
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Voilà c’est bien ce que je disais plus haut, c’est pas demain qu’on aura un service de renseignement de la Marine qui sert à quelque chose…et encore moins une NSA à l’américaine, mais pas de soucis il reste du OSS117 à l’ancienne et pour pas cher !
Il est totalement inutile et dispendieux d’avoir autant de services de renseignement que les Américains. Il vaut mieux en avoir un qui fonctionne correctement que dix qui se marchent sur les pattes (et assèchent les budgets).
Le truc à intégrer, c’est: est-ce que l’on quitte vraiment l’armée lorsque l’on œuvre au sein de la DGSE?
Les rens’ de la Marine sont surtojt employés par la DRM qui est l’équivalent de la DIA plutôt que la NSA
@ Thierry (le plus ancien)
L’activité de renseigner est très importante car elle permet de désigner les objectifs des opérations et donc en fait qui renseigne commande vraiment en matière militaire.
Nous nous en sommes cruellement aperçus en 1991 avec l’opération DAGUET et notre dépendance aux renseignements américains.
Renseigner est un métier dangereux, d’où le recours de plus en plus important aux moyens électroniques, hier et encore plus aujourd’hui:
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l-histoire/affrontement-est-ouest-la-guerre-est-froide-les-espions-sont-chauds-3068759
Pour votre information, désormais chaque commando dispose d’un ESNO et d’un CTLO, reforme initiée en 2020
Avec moyen des les tarponer ou de les parachuter ?
Oui en tandem par exemple.
alors ça ne sert à rien, puisque ça mobilise un CTLO déjà qualifié.
@ PK On peut le supposer… l’idée de base est d’homogénéiser l’orbat de chaque commando, d’où la création d’un GA « non nageur » chez Hubert. De ce que j’en comprends, la logique n’est pas forcement d’augmenter les moyens, mais de tenir compte du cycle opérationnel de chaque commando; les équipes spécialisées tournant dans le même cycle que leur commando.
On peut à la limite comprendre l’utilité d’un GA non nageur – à condition que ce ne soit pas la porte ouverte pour qu’il ne reste plus de GA chez les nageurs – mais seulement s’ils les GA sont qualifiés TAP HAHO/HALO + tarpon.
@ PK le GAS d’Hubert c’est en sus des équipes spécialisées déjà existantes, dont ESNO et CTLO; où est le pb…
Pour Hubert, je ne vois pas bien l’intérêt d’ajouter un GA, alors qu’il existe déjà des groupes. C’est le fait d’ajouter des CTLO aux autres commandos qui est étrange, s’il ne sont pas autonomes. D’où ma question…
Quelle ironie! Il y avait une époque où nous ne pouvions que très difficilement envisager une évolution en filière rens sans passer pour un pariah dans notre spé d’origine. En 2004-2005, Un ami avait demandé à l’officier gestionnaire d’Alfusco s’il pouvait envisager un changement de filière après un CML-R en persan, celui-ci lui avait alors rétorqué: “tu comptes faire quoi avec du persan?” Peut-etre croyait-il qu’il parlait d’un chat…
« d’opérateur linguiste d’interception [OPLIN] en particulier en chinois, russe […] »
Nain portant !
Asie-Pacifique : la nouvelle poudrière
https://www.arte.tv/fr/videos/101349-000-A/asie-pacifique-la-nouvelle-poudriere/
(parce-qu’avec la collaboration de la Marine Nationale et de bonne facture)
C’est le moment d’y aller plein-pot sur le maritime, l’aérien et le spatial.
« Je dirai même plus » : c’est maintenant ou jamais (faut peut-être pas abuser, mais c’est histoire de marquer le truc).
HUNTSMAN @man_integrated
All war is about terrain and resources – these are the raw materials of power.
And when multiple entities decide they MUST control a certain place or asset, conflict is inevitable.
One such place is the South China Sea.
Let’s go.
https://twitter.com/man_integrated/status/1195465368309059584
HUNTSMAN @man_integrated
, ,
Logistics is a map of human intent.
Every single thing that moves, or must move, leaves a sign of the human intention that launches it.
One just has to know where and how to look.
Thread.
https://twitter.com/man_integrated/status/1191754563310833664
L’entreprise Thalès est sur les rangs pour changer les instruments du « Le Dupuy de Lôme »:
https://raids.fr/premium/le-dupuy-de-lome-va-moderniser-sa-charge-roem/
Enfin on va cesser de « bricoler »! et on va faire ce qu’on doit faire d’une manière rationnelle!
En 1970, j’étais à la 24F comme électronicien (DARAE), comme je parlais couramment l’anglais, des collègues ELBOR me demandaient très souvent de traduire des documents US sur les frégates soviétiques que nous photographions avec les POD photos de nos Atlantic. au fil du temps, bien que ce n’était pas mon boulot premier, j’arrivais assez bien à savoir quels équipements auxquels on avait affaire à l’époque. J’avais mème proposé à l’époque de faire un fichier manuel (bac en contreplaqué avec fiches cartonnées manuscrites) pour enregistrer tout cela. mais surtout je m’interrogeais sur le lien qu’il y avait entre les signaux recueillis par l’ARAR et l’ARAX de nos avions. et puis un jour on m’a muté parce que je me mêlais de ce qu’il ne me regardait pas!
Mais très longtemps après, ironiquement, alors que j’étais devenu chef de service au Service Central de l’Aéro, j’avais choisi toute une série de récepteurs et d’analyseurs de spectre d’une célèbre marque allemande en me souvenant très bien des questions que je me posais à l’époque sur ce que nous faisions tous les jours à la 24F!
oui! on bricolait beaucoup et on s’intéressait déjà bien au sujet!