Le sous-marin nuclaire d’attaque Suffren enfin prêt à être admis au service actif

Quand le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Suffren, premier d’une série qui en comptera six, fut remis à la Marine nationale, en novembre 2020, son admission au service actif promettait de se concrétiser assez rapidement. Du moins après son déploiement de longue durée [DLD], passage obligé pour tous les nouveaux navires. En effet, cette phase, que l’on peut assimiler à une période de garantie, vise à s’assurer que tout fonctionne normalement à bord d’un bâtiment et, surtout, à valider ses capacités militaires. Et ce n’est donc qu’après qu’il pourra entamer sa carrière opérationnelle.

Seulement, et alors que ses essais en mer furent menés en moins de six mois sous la supervision de Naval Group, du CEA, de TechnicAtome et de la Direction générale de l’armement [DGA], qui plus est dans un contexte rendu compliqué par la pandémie de covid-19, le Suffren a connu quelques problèmes techniques durant son DLD, dont une fuite sur l’une de ses turbines. Un souci important car, comme le confia un spécialiste au journal L’Opinion, il « limitait la puissance de manière significative » et donc « les capacités opérationnelles du sous-marin », sauf dans les « phases discrètes ».

Cela étant, il n’y avait rien d’exceptionnel : les phases de tests servent justement à découvrir des problèmes et à y remédier. Cependant, l’admission au service actif du Suffren n’a donc pu être prononcée en novembre 2021, comme prévu… alors que la Marine nationale devait alors se passer du SNA Perle, victime d’un incendie en juin 2020.

Finalement, il aura fallu attendre huit mois pour ce nouveau sous-marin soit déclaré apte au service. En effet, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, est attendu à Brest, le 3 juin, pour « l’admission au service actif » du Suffren. L’annonce vient d’être faite par le ministère des Armées.

Que la mise en service officielle du Suffren soit effectuée à Brest peut sembler curieux étant donné que les SNA de la Force océanique stratégique [FOST] sont tous basés à Toulon. D’ailleurs, le nouveau sous-marin avait été remis à la Marine nationale par la DGA sur le site de la base varoise.

Le second SNA de la classe Barracuda, le Dugay-Trouin, devrait être mis à l’eau d’ici la fin de l’été prochain. Un préalable avant la divergence de son réacteur. Et, selon la Presse de la Manche, ses premiers essais en mer ne débuteraient qu’en fin d’année, ce qui fait qu’il sera livré à la Marine nationale, au mieux, qu’en 2023.

Pour rappel, les SNA de type Barracuda affichent une longueur de 99 mètres pour un diamètre de 8,8 mètres et un déplacement de 5.300 tonnes en plongée. Ils sont équipés des dernières technologies en matière de capacités sous-marines [automatisation, mât optronique, numérisation, recours à l’intelligence artificielle, etc]. Plus discret que ceux de la classe Rubis, et aussi plus manoeuvrables, grâce aux barre en X de leur appareil à gouverner, ils peuvent naviguer à une profondeur supérieure à 300 mètres. Enfin, ils emportent des missiles de croisière navale [MdCN], des missiles antinavires Exocet SM39 modernisés, des torpilles lourdes filoguidées F-21 et des mines.

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