La DGA a lancé un appel d’offres européen pour doter l’armée de Terre d’une dizaine de ballons captifs

En 2019, alors qu’il tenait encore les rênes de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], le général Michel Grintchenko avait estimé que, pour colecter du renseignement, les ballons ou les dirigeables referaient « probablement surface » étant donné leurs « coûts de possession très réduits ».

« L’idée est d’avoir la même boule optronique sur notre futur drone Patroller, le H160, un avion lent, un ballon ou un dirigeable », avait ensuite développé le général Grintchenko, dans les colonnes du magazine spécialisé Air Fan. Recourir de nouveau à des aérostats serait, en quelque sorte, un retour aux sources, l’armée française ayant été la première à en utiliser, notamment lors de la bataille de Fleurus [1794], menée contre les troupes du prince Frédéric de Saxe-Cobourg. En outre, elle créa une compagnie d’aérostiers, considérée comme l’ancêtre de l’ALAT…

Cela étant, lors de l’édition 2018 de BACCARAT, la 4eme compagnie de commandement et de transmissions [CCT] avait utilisé un balon captif pour établir des liaisons avec les hélicoptères de l’ALAT engagés dans cet exercice.

Plus tard, l’utilisation d’aérostats à des fins de renseignement fut expérimentée par la Direction générale de l’armement [DGA], dans le cadre du programme CERBERE [Capacité expérimentale ROEM pour ballons et aérostats légers], avec un ballon « Eagle Owl » fourni par CNIM Air Space et le concours de la Marine nationale, d’Ineo Défense et de l’ONERA.

Enfin, le 11e Régiment d’Artillerie de Marine [RAMa] installa un ballon captif sur la base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi, au Mali, pour en surveiller les approches. Et on en était resté là depuis… Du moins jusqu’à l’appel d’offres qui vient d’être lancé au profit de l’armée de Terre.

« La DGA a lancé un appel à concurrence européen pour doter l’armée de Terre de ballons captifs équipés de boules optroniques permettant de fournir une capacité d’observation et de surveillance en temps réel de jour comme de nuit », a indiqué le ministère des Armées, le 31 mai. Et de préciser que « l’objectif visé est l’acquisition d’une dizaine d’unités », dans le cadre d’un marché d’une durée de 12 ans.

Celui-ci comprendra le « développement du ballon captif équipé du système optronique et de sa remorque, le développement du système de soutien, puis la fourniture des systèmes et leur soutien sur une période de 10 ans ».

Ces ballons captifs devront être « rustiques », avoir une faible empreinte logistique et pouvoir être mis en oeuvre de « manière autonome » par des équipages réduits, « non spécialistes des systèmes aériens ». La DGA exige que leur disponibilité soit élevée malgré les conditions environnementales « difficiles » dans lesquelles ils seront susceptibles d’être déployés et « l’absence d’infrastructure dédiée » pour les protéger.

Un ballon captif présente plusieurs avantages, à commencer par son autonomie de longue [voire de très longue] durée, laquelle permet une surveillance aérienne continue sur une étendue d’autant plus vaste que son altitude sera élevé, et la charge utile importante qu’il peut emporter. En revanche, il exige une logistique assez lourde si on le compare au drone filaire, lequel est plus mobile car plus aisément déployable.

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