Hausse des départs et difficultés de recrutement : les effectifs du ministère des Armées ont baissé en 2021

Ces dernières années, pour financer en partie les surcoûts liées aux opérations extérieures [OPEX] sans avoir recours à la solidarité interministérielle via une loi de finance rectificative, comme l’y invite pourtant l’article 4 de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, les Armées ont trouvé des marges de manoeuvre budgétaires en réaffectant des crédits non consommés dans le titre II [masse salariale]. Et cela, en raison d’une « sous-réalisation du schéma d’emploi » du ministère.

A priori, cette situation s’est encore reproduite en 2021, selon des chiffres obtenus par l’hebdomadaire Challenges. L’an passé, l’objectif du ministère des Armées était de créér 300 postes supplémentaires. Or, il en a perdu 485. Ce qui fait que, au total, 785 postes n’ont pas été pourvus. Pour rappel, la LPM en vigueur prévoyait la création de 6000 postes sur la période 2019-25…

« La sous-réalisation du schéma d’emplois 2021 résulte pour partie de l’exigence qualitative des recrutements et de la crise sanitaire, qui a rendu moins prévisibles les départs », explique le ministère des Armées, selon Challenges. Et ces départs non anticipés ont surtout augmenté en fin d’année, sous l’effet de la « reprise économique », justifie-t-il.

En clair, les Armées ne sont pas parvenues à recruter les spécialistes dont elles ont besoin, notamment dans les domaines du renseignement [104 postes prévus] et de la cyberdéfense [96], les candidats n’ayant pas le niveau ou les compétences exigées.

S’agissant des départs non anticipés, l’armée de l’Air & de l’Espace et le Service de santé des armées [SSA] ont été « particulièrement impactés », tandi que la Marine nationale, la Direction générale de l’armement [DGA] et le Service de l’énergie opérationnelle [SEO] ont limité la « casse ».

Ces difficultés en matière de ressources humaines tendent à devenir récurrentes. En 2018, le sous-effectif du ministère des Armées s’était élevé à -583 ETP [équivalents temps plein]. « Ce sous-effectif est porté essentiellement par les sous-officiers et les militaires du rang des trois armées. Il relève de départs supplémentaires, imputables à une forte concurrence du secteur privé, alors même que les
recrutements sont portés à des niveaux élevés », avait expliqué, à l’époque, un rapport du Sénat.

En 2020, le ministère des Armées s’était l’objectif de 349 recrutements nets… Mais il n’en réalisa que 147. Mais il faut dire que le contexte, marqué par la pandémie de covid-19 et les mesures sanitaires, compliquèrent les efforts en matière de recrutement.

Les années qui viennent s’annoncent donc délicates pour le ministère des armées, d’autant que les objectifs fixés par la LPM sont ambitieux, avec 450 recrutements nets prévus en 2022 et, sutout, 1500 recrutements nets par an entre 2023 et 2025.

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