Les hélicoptères Fennec de l’armée de l’Air pourront bientôt transmettre des vidéos en temps réel

Une image vaut mieux qu’un trop long discours, dit-on. D’où le projet Directcam qui, porté par l’Agence de l’innovation de Défense [AID], avec l’entreprise française ASMAN Technology, spécialiste des liaisons de données, vise à permettre aux hélicoptères Fennec de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de transmettre des vidéos en temps réel au Centre national des opérations aériennes [CNOA] lors des missions de type MASA [Mesure Active de Sûrete Aérienne].

Lors de l’interception d’un aéronef non identifié ou survolant une zone interdite, les échanges entre l’équipage d’un Fennec et le CNOA se font évidemment par radio. Aussi, la diffusion de vidéos en temps réel procurera au moins trois avantages : un centre de contrôle et de commandement – fixe ou mobile – aura une connaissance plus précise de la situation, l’identification de l’appareil intercepté sera rendue plus facile, et la prise de décision [ou la « boucle décisionnelle »] sera accélérée.

Le système imaginé par ASMAN Technology suppose d’intégrer à l’hélicoptère une tourelle optronique TC-300 fournie par Trakka Systems, des antennes dédiées et un PC tablette. Il repose notamment sur la solution de transmission de donnée bidirectionnelle et à haut-débit « AeroDataLink », laquelle permet la diffusion d’un flux vidéo vers une station terrestre fixe ou mobile, qui peut être reliée aux « réseaux utilisés par les équipes d’intervention en charge de la surveillance ou intégrée dans une chaîne de commandement ».

« La diffusion de la vidéo se fait soit via la liaison directionnelle haut-débit cryptée, soit via le réseau LTE/4G [sous réserve de couverture de la zone survolée]. Cette double diffusion cryptée sécurise la diffusion [en cas de défaillance de l’un des deux canaux] à un centre de commandement fixe ou mobile » explique l’AID.

Une expérimentation de ce système a été effectuée avec le concours des escadrons 3/67 Parisis et 5/67 Alpilles, ainsi que celui du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan et la DGA EV – Essais en vol. Cependant, l’AID n’a pas donné plus de détails, pas plus qu’ASMAN Technology.

Cela étant, et au delà des missions de type MASA, cette capacité « DirectCam » pourrait aussi être utile dans d’autres circonstances, comme par exemple lors de vols d’appui et/ou de renseignement. Et on peut imaginer qu’elle soit directement intégrée au Guépard, le successeur désigné du Fennec.

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