L’aviation de chasse polonaise va protéger l’espace aérien de la Slovaquie, qui a immobilisé ses MiG-29

Alors que l’Otan a mis en place une « mission de vigilance renforcée » [eVA] à son profit [et à laquelle participe l’armée de l’Air & de l’Espace, avec quatre patrouilles assurées par des Rafale chaque semaine et l’engagement d’un E-3F AWACS, ndlr], la Pologne va assurer la protection de l’espace aérien de la Slovaquie. Cette décision a été prise le 29 avril dernier, lors d’une rencontre entre les ministres de la Défense polonais et slovaque, à savoir Mariusz Błaszczak et Jaroslav Naï.

« Je suis très heureux qu’une fois que les mesures législatives sur lesquelles nous allons commencer à travailler immédiatement auront été mises en place, la Pologne veillera à la sécurité de notre espace aérien jusqu’à ce que les avions de combat F-16 commandés arrivent en Slovaquie en provenance des États-Unis », a commenté M. Naï.

Cet engagement de Varsovie auprès de Bratislava est lié à l’immobilisation prochaine des 11 MiG-29AS/UBS qui, hérités de la période soviétique et mis aux normes de l’Otan, sont actuellement en service au sein de la force aérienne slovaque. Ces appareils doivent être remplacés par 14 F-16 « Viper » commandés auprès du constructeur américain Lockheed-Martin en 2018.

Le ministère slovaque de la Défense n’a pas explicitement donné la raison pour laquelle il a décidé de cloué ses MiG-29 au sol… Cependant, le 12 avril dernier, il s’était dit prêt à les transférer à l’Ukraine, en échange de la protection de son espace aérien par les alliés de l’Otan. Une garantie que vient donc lui donner la Pologne, qui dispose également de MiG-29… mais aussi de F-16.

Depuis qu’elles se concentrent sur la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine] et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces russes ont intensifié ses opérations aériennes, avec un nombre sorties de ses avions de combat ayant augmenté de 150%, selon Sam Cranny-Evans, analyste militaire du Royal United Services Institute [RUSI], un groupe de réflexion britannique.

Dans le même temps, la force aérienne ukrainienne a été mise à rude épreuve, avec une activité intense alors qu’il lui est désormais très difficile d’assurer la maintenance de ses appareils, fautes de pièces détachées et, surtout, d’installations adéquates pour les réparer.

Cependant, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, avait indiqué que Kiev avait reçu des pièces détachées pour ses MiG-29 ainsi que de nouveaux avions de combat… avant de se raviser par suite.

Quoi qu’il en soit, selon l’accord conclu par Varsovie et Bratislava, les avions de combat polonais voleront dans les cieux slovaques depuis leurs bases en Pologne.

« Avec le ministre Mariusz Błaszczak, nous nous sommes assurés que notre perception de la situation géopolitique et sécuritaire dans notre région et en Ukraine était absolument identique. Nous savons parfaitement qui est l’agresseur et que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider l’Ukraine, qui se bat pour l’avenir de toute l’Europe », a par ailleurs fait valoir Jaroslav Naï.

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