L’armée de Terre peut désormais utiliser ses drones Spy’Ranger sans autorisation de vol spécifique
Après quelques retards dus à des problèmes de mise au point, l’armée de Terre reçut ses trois premiers systèmes de mini-drones de reconnaissance [SMDR] Spy’Ranger 330 sur les trente-cinq commandés quatre ans plus tôt auprès de Thales, afin de remplacer les « drones de renseignement au contact » [DRAC] alors mis en oeuvre par le 61e Régiment d’Artillerie.
Ces systèmes, composés chacun de trois mini-drones, ne tardèrent pas à être utilisés au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Durant le premier semestre 2021, ils y effectuèrent environ 400 vol d’une durée moyenne de deux à trois heures.
« Le SMDR accroît la profondeur de vision d’une brigade jusqu’à trente kilomètres de son site de lancement, et est employé pour mener des opérations de surveillance ou préparer une intervention, par la détection d’engins explosifs improvisés [IED] en amont du passage d’un convoi ou des manœuvres et positions de l’ennemi. Il peut être transporté dans un véhicule l’avant blindé [VAB] et mis en œuvre à partir d’une simple rampe de lancement », avait ainsi expliqué les députés Stéphane Baudu et Jean Lassalle, dans un rapport sur les drones publié en juin 2021.
Un autre rapport sur le même thème, publié à la même époque par le Sénat, fit le même constat. Le SMDR, « d’ores et déjà déployé en opérations extérieures, donne toute satisfaction, que ce soit pour guider les tirs d’artillerie, escorter les convois, protéger les emprises ou détecter les poseurs d’engins explosifs. La version définitive, en cours de mise au point, est très attendue », avait-il souligné.
Cependant, l’utilisation du Spy’Ranger était alors soumise à des restrictions, une autorisation de vol spécifique devant ainsi être accordée avant tout entraînement, formation ou opération. Ce n’est désormais plus le cas.
En effet, dans un communiqué diffusé le 20 avril, Thales a indiqué avoir obtenu la « certification de type du système Spy’Ranger 330″, auprès de l’autorité technique de navigabilité de la Direction générale de l’armement [DGA] », ce qui est un « gage d’efficacité éprouvée au combat ».
En clair, cela signifie que ce mini-drone répond à toutes les spécifications censées lui garantir sa navigabilité… Et que l’armée de Terre peut désormais « former et entrainer les opérateurs du SMDR et de mettre en œuvre en le système en opérations extérieures, sans autorisation de vol spécifique et de manière pérenne ».
Dans son communiqué, Thales rappelle que le SMDR « offre aux forces armées des innovations technologiques majeures » dont la charge utile optronique haute-définition multi senseurs gyrostabilisée Spy’Ball, le traitement de l’image issu des nacelles de type TALIOS ou encore le système de liaison de données haut débit et sécurisé micro-TMA.
« Le programme SMDR démontre que le développement d’un système de mini-drones pour remplir des missions militaires est un défi de taille compte-tenu des exigences extrêmes qui s’y rapportent, notamment en termes de survivabilité telles que cyber-attaques ou menaces électromagnétiques, et de résistance aux contraintes environnementales comme la pluie, le sable ou la poussière », souligne encore l’industriel.
Par ailleurs, lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de défense [AJD], en février, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, a indiqué que ses troupes disposeront de 3000 drones de petites tailles [nano, micro et mini-drones, ndlr] en 2023.
Photo : armée de Terre
La STAT a profité de cette excuse en bois pour envoyer ses propres pax en OPEX, en lieu et place de ceux du régiment concerné.
Et alors ? Quand on a besoin d’eux en crash, on est content de les voir non ?
Et bravo aux nouveaux pilotes de drones !
Seuls les amateurs de candaulisme apprécieront.
« Il peut être transporté dans un véhicule l’avant blindé [VAB] et mis en œuvre à partir d’une simple rampe de lancement »
À ce propos, de simples drones-hélicoptères (reliés par fil ou non) sur des VAB ou autres blindés pour voir un peu plus, on le fait déjà ?
Et sur les navires ?
Pour le coup, si le but est juste d’être au dessus d’un véhicule pour voir loin, autant fabriquer de petits ballons captifs avec une petite hélice pour faire du « positionnement dynamique »
Pas con ! Malin même !
🙂
@ Félix Garcia
Des drones filaires, ça peut aussi le faire:
https://region-aura.latribune.fr/strategie/defense-aeronautique/2021-03-30/drones-filaires-elistair-leve-5-millions-pour-prendre-un-leadership-europeen-881164.html
En fait, dès que c’est pas près des arbres et des lignes électriques, c’est top.
Sur les navires et les embarcations rapides, ça va devenir élémentaire je pense.
De même que les munitions rôdeuses type Switchblades.
« Spy ranger ». Et pourquoi pas un nom chinois pendant qu’on y est ? La puissance qui monte et qui est à la mode est la Chine et non les États-Unis et encore moins un autre pays anglophone.
1. La langue de travail mondiale est l’anglais, les chinois, pourtant bien plus nombreux que nous, l’ont compris et ont déjà anglicisé tout ce qui est important chez eux. Thalès agit dans ce sens
2. Le rayonnement d’un pays et de sa langue dépendent pour beaucoup de sa puissance d’attraction (idée, éco…)
Ne vous en déplaise très cher, aux yeux de beaucoup de ces mêmes chinois, notre pays est surtout vue comme une sorte de musée vivant de sa propre histoire, avec l’avantage que s’y concentrent les marques de luxe occidentales.
Deux pierres d’un coup pour le touriste chinois (le plus dépensier de tous à Paris), qui peut faire ses emplettes tout en visitant le musée à ciel ouvert.
Allez allez, on remet son béret et on reprend sa baguette, show must go on
Déjà dans le monde d’après (une blague)?
Plus de culotte et woke je paries. Peut-être bien belge, mais pas sûr …
Parce que Thalès ne vend pas que à la France, et que ca marche mieux de vendre un Spy’Ranger qu’un espion’éclaireur vu que les deux mots du premier le monde entier les connait et décrivent le produit.
C’est la bonne réponse.
Pas de la pseudo philo à 2 balles, merci.
Correction à la dernière :
Le BEMGDLCQC, acronyme du Bernard-Emmanuel-Marie-Georges de la Chneque qui Chmoule, vient d’effectuer ses tests de validation de défilés protocolaires sur le domaine seigneurial du château Français de France à Saint-Hilaire-Cusson-la-Valmitte-Molin-Molette-la-Conche, en présence de tous les hauts dignitaires paroissiaux du département de la Loire.
Fin de communication.
On récupère comment ces appareils ? Parachute en fin de mission ?
a priori les ATR se passe bien :
https://aviation-design-uav.fr/drones-thales-spy-ranger/
Se pose sur le ventre sur une espèce de sabot semi-souple (appelé coussin). Cela me paraît un peu exotique. Attention à la casse !
@ Wrecker47
Cela se pose « tout seul ».
https://youtu.be/VJio4vS1cAI
Ce drone est une blague ? S’il vous plaît, dites-moi que c’est une blague ! Les frères Wright l’ont-ils fait dans leur magasin de vélos ? Voilà à quoi cela ressemble par rapport aux drones modernes de diverses armées du monde qui ont adopté ces appareils au cours des 10 dernières années.
Le look n’a absolument aucune importance, pourquoi s’en préoccuper??
Performance, opérabilité (y compris en €), MCO et résultats. C’est tout.
C’est pour quand une version « munition rôdeuse » de ce petit truc vraiment tactique ?
Dans une guerre actuelle, ça parle de « munitions autonomes », peut être dans 20 ans en France, le temps que ça monte aux cerveaux.
https://warontherocks.com/2022/04/loitering-munitions-in-ukraine-and-beyond/