Une compagnie du 8e RPIMa sera intégrée au sein d’une brigade britannique pour l’exercice Swift Response 22

Si les questions relatives à la « défense européenne » font régulièrement l’objet de débats, il n’en reste pas moins que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis s’attachent à renforcer leur interopérabilité dans le cadre la Trilatéral Strategic Initiative [TSI], mise en place en 2010. C’est ce qui leur a d’ailleurs permis de mener un raid complexe contre le programme chimique syrien, en avril 2018 [opération Hamilton].

Si elle est souvent mise en avant pour les opérations aériennes et aéronavales, cette coopération concerne également les troupes aéroportées. Et l’exercice Swift Response 2022 en donnera une nouvelle illustration, à partir du 25 avril prochain.

En effet, organisé en Macédoine du Nord sous l’autorité de l’US Army, Swift Response mobilisera environ 4’000 soldats – dont un millier de parachutistes – originaires de sept pays membres de l’Otan, dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Montenegro et l’Albanie. En outre, il impliquera également une quarantaine d’aéronefs.

Selon l’Otan, il consistera à conduire une opération aéroportée visant à améliorer la préparation de la Force de réaction immédiate [IRF] américaine, laquelle est armée par des éléments de la 82nd Airborne Division, ainsi qu’à « promouvoir l’interopérabilité et l’intégration des forces alliées ». En outre, il permettra également de soutenir les « mesures de réassurances et la dissuasion de l’Otan », bien qu’il ait été planifié bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

La British Army sera particulièrement bien représentée dans cet exercice puisqu’environ 1200 soldats [avec 300 véhicules] de la 16th Air Assault Brigade y prendront part. Et cette unité intégrera en son sein une compagnie du 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] de Castres. L’annonce en a été faite par l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

« L’exercice [Swift Response] s’axera prioritairement sur l’interopérabilité des forces internationales. À ce titre, une compagnie du 8e RPIMa sera totalement intégrée dans une brigade britannique, elle-même intégrée à la division américaine », a en effet indiqué l’EMA.

Depuis les accords de Lancaster House, la 11e Brigade Parachutiste et la 16th Air Assault Brigade ont l’habitude de manoeuvrer ensemble, comme cela fut encore le cas en novembre dernier, à l’occasion de l’exercice de grande ampleur « Falcon Amarante » , mené dans le cadre de l’A-CJEF [Airborne Combined Joint Expeditionnary Force].

Cela étant, cette coopération franco-britannique va au-delà des capacités aéroportés. Ainsi, en avril, des marsouins du 8e RPIMa ont pris part à l’exercice « Gaulish« , organisé en Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB-94e RI], au camp de Sissonne, aux côtés du 4e bataillon du Royal Regiment of Scotland [4 SCOTS].

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26 contributions

  1. Raphaël dit :

    1 seule compagnie… C’est vraiment histoire de dire qu’on y est… Pour Swift Response 2019 en Croatie, c’était un GTIA + des tigres du 1er RHC. La prochaine fois, ce sera quoi ? 1 section ? Rien ?

    • Clavier dit :

      En tout cas ils seront assurés d’un petit saut ….en ces temps de restriction budgétaire et de potentiel avion de plus en plus restreint, c’est appréciable….!

    • Tulio dit :

      Les Rosbifs ne font même plus partie de l’Europe, on n’a plus gd’chose en commun, qu’est-ce qu’on fait encore à manoeuvrer avec eux ?

      • Lassithi dit :

        Coucou, l’Europe c’est un continent et des nations.
        L’UE, son antithèse.

      • Aramis dit :

        Ils sont les seuls à avoir un minimum de savoir faire en Europe.

      • Carin dit :

        @Tulio
        Vous voudriez que l’on se joigne à une démonstration des russes??
        Rassurez-vous, c’est pas pour demain…

      • albatros dit :

        Oui, et alors ?
        Petits rappels qui ont leur importance des différentes raisons :
        -Co fondateur (on l’oublie souvent pourtant…) et membre de l’OTAN (cela ne sera pas remis en cause même avec Mme Le Pen ou M. Zemmour d’ailleurs)
        -ainsi que retour dans le Commandement militaire de l’OTAN (ça par contre…)
        -membre de l’Accord militaire franco anglais de Lancaster House avec la création de la Force expéditionnaire interarmées combinée (CJEF) – cela ne sera pas remis en cause par Le Pen de même il me semble
        mais comme ce sera Macron qui sera réélu…
        Quand on a une parole (symbolisé par un traité bilatéral donc un contrat) on se doit de la respecter, qui serions sinon ?

  2. Jean Le Bon dit :

    Parfait !
    A noter: comme l’article le laisse entendre, ces coopérations militaires étroites -et fructueuses – sont faites avec les pays anglo-phones (UK et USA); l’Union Européenne ? Chroniquement aux abonnées absentes…
    Il serait temps de redéfinir nos alliances et intérêts où ils se situent… Nous ne sommes plus dans le projet européen des années 1955/60. Il serait temps de s’en rendre compte…
    Problème: pour des programmes comme le SCAF: nous seuls, on ne peut pas…

    • Math dit :

      Le Scaf, ça sert à quoi…
      Je pense que l’on devient fou avec les avions de combat. Les avions de combat super cher ne peuvent pas disparaître du champ optique. Sur un raid, oui, peut-être, mais avec des opérations dans la durée… le Starstreak se fout du leurrage infra rouge et de la furtivité radar. On aura l’air bien avec des avions à 300 M€ perdu pour des missiles à 500 K€ disséminés sur le champ de bataille. Et même quand vous aurez une cape d’invisibilité, une autre bricole viendra et continuera à creuser cet écart. La guerre en Ukraine est affaire de consommables, de courage et de morts. La sophistication des systèmes déployés ne les protège en rien. La rusticité, la tactique et le nombre semblent des qualités sous-estimées.
      Le SCAF est bien pour un raid en profondeur, une frappe à longue distance. Il est utile au delà du premier rideau. Mais je reste super sceptique. Quel serait le concept d’emplois réel. Une fois la piste frappée, d’où partirait-il. En aurait-on suffisamment? Quel coût pour un pilote… L’équation me semble bancale.

      • Carin dit :

        @Math
        Vous jugez l’efficacité d’un chasseur à l’aune des chasseurs russes… il faut vous recentrer sur le fait que ces avions sont comme le reste de leurs matériels, dépourvus de contres-mesures très poussées, de bombes guidées, ou planantes guidées, et son donc obligés de descendre à portée de ces missiles anti-avions, pour larguer des bombes lisses, qui frappent au petit bonheur la chance, sans être équipé pour contrer élèctroniquement ces missiles.
        Vous pensez vraiment qu’un chasseur occidental ferait ça?

    • Carin dit :

      @jean le bon….
      Vu que c’est organisé par l’OTAN, il y a d’autres participants… c’est juste que notre hôte met l’accent sur le fait que pour cet exercice la France fournit ce qui lui a été demandé…. Des paras pour grossir les rangs de nos amis anglais!
      Il est taquin ce Laurent Lagneau… d’un autre cote, il parle de ce qui va animer son blog… et apparemment ça le fait, puisque vous et moi et d’autres y postons! Mais si vous relisez son article, vous allez vous apercevoir qu’il suggère qu’il n’y a pas que nous et les anglais…. Mais bon!

  3. Charognard dit :

    Vu le nombre d’avions de transport français disponibles pour les paras, au moins comme ça ils pourront sauter…
    https://www.lalettrea.fr/action-publique_executif/2020/11/30/faute-d-avions-l-armee-de-terre-laisse-au-sol-ses-parachutistes,109624233-art

    • Anton Chigurh dit :

      J’imagine qu’ils en font au moins 7 par an pour percevoir la solde « à l’air » !
      Cela étant, c’est vrai que 7 sauts par an, c’est franchement peu pour être à l’aise sous voile dans n’importe quelle condition météo et de surface terrain, tant de jour que de nuit.
      Mais pour la « 11 » ça ne date pas d’hier. Lorsque j’étais au 13 RDP dans les années 70/8O nous étions étonnés d’entendre des gars du « 8 » justement, dire qu’ils ne faisaient pas plus de 10 sauts par an alors que nous en faisions nous, régulièrement 2 par semaine. 1 de jour et 1 de nuit quelles que fussent les conditions météo. (avec parfois un peu de casse, il faut bien l’admettre !)

  4. bruno dit :

    combien ça fait qu’on rigole un peu

    • Tulio dit :

      Une compagnie ? Quelques dizaines de soldats… C’est beaucoup , effectivement !

      • Marsouin dit :

        @bruno et @Tulio , dans le cadre de cet exercice, participerons 1000 parachutistes de 7 pays différents. Une compagnie para française c’est entre 120 et 140 hommes (selon ce qui sera mis à disposition pour cet exercice). Donc c’est tout à fait honorable vu le nombre de participants (1000÷7=142) et sachant qu’il y aura une part plus élevé de britanniques.

    • Carin dit :

      @Bruno
      Si vous voulez vraiment rire, regardez le nombre de saut que font nos amis paras, anglais, allemands,belges,espagnols,italiens,néerlandais, etc… y compris pour les sauts de nuit…
      Dire que nos gars ne sautent peut-être pas suffisamment est une chose… sous entendre que nos paras sont des paras de pacotille en est une autre.. comparez et vous saurez!

      • PK dit :

        Donc, parce que c’est pire ailleurs, on n’a pas le droit de critiquer ?

        Un para qui saute 8 fois par an ne peut pas avoir les réflexes idoines le jour J. C’est juste pour cela qu’on a créé l’entraînement : pour affiner le geste technique parfait pour le jour où l’on en a besoin. Pour cela, on a créé la répétition pour créer le geste conditionné, celui qu’on fait sans réfléchir. Le gus qui se prendra un arbre et qui se pétera une roubignole le jour où l’on aura besoin de lui au sol vous dira merci.

        • Carin dit :

          @PK
          Vous aussi vous avez un problème de lecture??
          Qu’est-ce que vous ne comprenez pas dans « dire que nos gars ne sautent pas suffisamment est une chose ».

          • PK dit :

            De fait, un para qui ne saute pas n’est pas assez bon pour être parachuté. Or, à quoi sert un para qui ne peut pas sauter ?

        • Dolgan dit :

          On a l expérience opex récente. Les gars ont sauté et accompli la mission.

          • PK dit :

            LOL. Un saut et vous vous pavanez (d’ailleurs, il y a eu un arrêt cardiaque pendant ce saut…) ? On a un saut en OA sur quelques dizaines en OR. Seuls les chuteurs sont entraînés dans l’armée française (ET ont une expérience du saut opérationnel).

            On n’a les mêmes problème en opex qu’en métro : pas d’avion.

            Donc pas de saut. C’est con d’ailleurs, car le Mali est typiquement un théâtre de TAP. Du coup, on fait des opérations lourdes qui sont beaucoup moins efficaces.

            Mais tout va bien madame la Marquise : la France est bientôt prête pour la haute intensité. En 2030, on pourra faire sauter un régiment entier. En 12 vagues !!!

      • bruno dit :

        y a un nord atlas qui vole encore . si ça peut aider

  5. Alatmen dit :

    Les troupes aéroportées, avec notre petit nombre d’avions et lecpeu d’hélicoptères de transport que nous avons, il vaut mieux en effet compter sur les autres…

    Au fait, la dernière opération dugenre, la manip’ de Gostomel ne s’est pas très bien passée!
    https://www.oryxspioenkop.com/2022/04/destination-disaster-russias-failure-at.html