L’US Army cherche un successeur au missile anti-aérien portable FIM-92 Stinger

Au début des années 2000, l’US Army décidé de dissoudre ses unités anti-aériennes [dites SHORAD, pour Short Range Air Defense], considérant que ses troupes allaient être beaucoup moins [voire pas du tout] exposées aux menaces aériennes étant donné que la perspective d’un engagement de haute intensité s’était éloignée avec la fin de la Guerre Froide. Ce qui s’est vérifié par la suite, l’accent ayant été mis sur la contre-insurrection et le contre-terrorisme, comme en Afghanistan et en Irak.

L’annexion de la Crimée par la Russie et le début du conflit du Donbass [sud-est de l’Ukraine], en 2014, ainsi que l’apparition de la menace des drones, ont conduit l’US Army à revoir ses plans… et donc à s’intéresser de nouveau aux capacités anti-aériennes afin de protéger les manoeuvres de ses unités dites de mêlée. Ce qui s’est traduit par le déstockage de 72 systèmes Avenger, dotés de FIM-92 « Stinger », le fameux système de missile anti-aérien portable [MANPADS, pour Man-portable air-defense systems] et par le lancement du programme M-SHORAD [Maneuver Short-Range Air Defense].

Dans le cadre de celui-ci, General Dynamics Land Systems [GDLS] a obtenu un contrat de 230 millions de dollars pour modifier 28 véhicules blindés Stryker en leur ajoutant un module de mission fourni par Leonardo DRS, un canon XM914 de 30 mmn une mitrailleuse M240 de 7,63 mm, deux missiles antichars Hellfire et… quatre missiles Stinger.

Outre le M-SHORAD, l’US Army développe actuellement le DE M-SHORAD [Directed Energy Maneuver-Short Range Air Defence], c’est à dire un véhicule Stryker équipé d’un système laser de 50 kilowatts.

Cela étant, un troisième projet en matière de capacité anti-aérienne de courte portée vient d’être lancé par l’US Army. Appelé SHORAD Increment 3, il vise à mettre au point le successeur du FIM-92 Stinger, dont la conception remonte aux années 1970.

Pour rappel, le Stinger est de type « tire et oublie » [ou « fire and forget »], c’est à dire qu’il se dirige seul vers sa cible grâce à son autodirecteur infrarouge passif. Après avoir fait la preuve de son efficacité [notamment en Afghanistan, les États-Unis en ayant livré aux « moujahidines » qui combattaient alors l’Armée Rouge], deux nouvelles variantes ont été développées : celle dite POST [Passive Optical Seeker Technique], qui améliore sa capacité à atteindre un aéronef volant à basse altitude malgré les leurres thermiques, et celle dite RMP qui, reposant sur un microprocesseur reprogrammable, dispose d’un système d’identification ami ou ennemi [IFF] et affiche de meilleures performances face aux contre-mesures.

Cela étant, et même s’il est encore efficace, comme semble en témoigner l’usage qui en est par les forces ukraniennes face à l’aviation de combat russe, l’US Army a donc publié une demande d’informations à l’intention de l’industrie pour développer un missile de défense aérienne à courte portée de nouvelle génération. Une enveloppe de 1,5 million de dollars a été prévue à cette fin.

Pour justifier ce nouveau programme, l’US Army explique qu’elle souhaite disposer d’un nouveau missile sol-air permettant une meilleure « acquisition de la cible » et doté d’une portée plus longue et d’une létalité accrue. En outre, le successeur du Stinger devra également être doté d’une « fusée de proximité » [PROX, pour Proximity Fuze] pour éliminer les drones.

Selon sa demande d’informations, l’US Army prévoit de commencer les travaux de conception et de développement à partir de 2023, avec l’objectif de mener les premières démonstrations avec des prototypes dès l’année suivante. Les livraisons du successeur du Stinger devraient commencer en 2027.

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