L’Argentine envisage l’achat d’au moins un sous-marin français de type Scorpène

Lors de son naufrage, avec 44 marins à bord, en novembre 2017, l’ARA San Juan était le seul sous-marin de la marine de la République argentine [Armada de la República Argentina] à être encore opérationnel, sur les deux exemplaires acquis auprès de l’Allemagne dans les années 1980. En effet, à l’époque, l’ARA Santa Cruz se trouvait en cale sèche au chantier naval de Tandanor.

Ayant la ferme intention de conserver une capacité sous-marine pour surveiller sa vaste zone économique exclusive [ZEE], le gouvernement argentin étudia trois pistes : poursuivre la modernisation de l’ARA Santa Cruz [option la plus économique], reprendre la construction de l’ARA Santa Fe, qui avait été abandonnée près de trente ans plus tôt pour des raisons budgétaires ou acquérir un sous-marin neuf.

Finalement, Buenos Aires a décidé d’arrêter la modernisation de l’ARA Santa Cruz il y a un peu plus d’un an. Et la reprise de la construction de l’ARA Santa Fe a été écartée. Et c’est donc vers l’achat d’un sous-marin neuf que s’oriente l’état-major argentin, grâce à la mise en place, en octobre 2020, d’un fonds dédié aux achats de défense [FONDEF – Fondo para la Defensa], alimenté par une fraction des recettes du budget annuel du secteur public national [0,65% en 2022 puis 0,8% en 2023].

En décembre 2021, le journal Cronista a ainsi confirmé que le président argentin, Alberto Fernández, et son ministre de la Défense, Jorge Taiana, avaient pris la décision d’acquérir au moins un nouveau sous-marin, de préférence auprès de la France, la candidature de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] ayant été écartée.

Mais d’après le quotidien Clarins, l’ambition de Buenos Aires serait plus importante puisqu’il est désormais question d’acquérir, sur le long terme, quatre sous-marins de classe Scorpène pour les besoins de l’Armada de la República Argentina. Seulement, il n’est pas certain que le FONDEF soit suffisant pour couvrir un tel investissement, même si le Sénat argentin vient d’approuver un programme de refinancement de la dette du pays élaboré par le Fonds monétaire international [FMI].

Quoi qu’il en soit, le sujet sera au menu du prochain déplacement en France que doit faire M. Taiana, pour le lancement du quatrième et dernier patrouilleur hauturier de type « L’Adroit », acquis auprès de Naval Group en 2018. À cette occasion, il rencontrera Florence Parly, son homologue française.

« Nous savons tous qu’il n’y a pas de contrôle réel de l’espace maritime si l’on n’a pas de sous-marin. Le sous-marin est une nécessité pour l’Argentine pour faire valoir ses droits sur son propre territoire », avait affirmé le ministre argentin de la Défense, en décembre dernier.

Pour rappel, le Chili et le Brésil sont déjà dotés de sous-marin Scorpène. La version brésilienne [celle qui semble intéresser la marine argentine] affiche un déplacement de 1.870 tonnes et une longueur de 71,6 mètres. Disposant de 45 jours d’autonomie, ce sous-marin est mis en oeuvre par un équipage de 35 à 45 marins. Il est équipé de 6 tubes de 533 mm pouvant lancer des torpilles lourdes F21 de conception française ainsi que missiles antinavire Exocet SM39.

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