La marine espagnole va pouvoir acquérir jusqu’à huit hélicoptères américains MH-60R « Romeo »

Alors qu’il était le chef d’état-major de la marine espagnole, en juin 2020, l’amiral Teodoro López Calderón avait fait part de son intention d’acquérir des hélicoptères MH-60R « Romeo » auprès du constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] afin de remplacer les 12 SH-60B Seahawk Block I LAMPS II en service au sein de la Decima Escuadrilla [10e escadrille] de l’aéronautique navale. Et de soutenir qu’il n’avait pas le choix.

En effet, avait-il expliqué, les SH-60B Seahawk arrivant au bout de leur vie opérationnelle, la marine espagnole risquait une rupture [temporaire] de capacité en matière de lutte anti-sous-marine, l’hélicoptère européen NH-90 HSPN spécialement développé pour ses besoins à partir du NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] ne devant pas être prêt d’ici 2035. Aussi, la Dirección General de Armamento y Material [DGAM, la DGA espagnole, ndlr] étudiait donc de près le dossier.

Celui-ci a bien avancé puisque, près de deux ans plus tard, la Defence Securty Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des Foreign Military Sales [FMS] a publié un avis afin de recommander au Congrès d’accepter la vente potentielle de huit hélicoptères MH-60R « Romeo » à l’Espagne, pour un montant évalué à 950 millions de dollars [soit environ 864 millions d’euros].

Outre la livraison des appareils, cette somme comprend notamment la fourniture de quatre moteurs T-700-GE-401C de rechange, trente-deux missiles AGM-114R(N) Hellfire, des roquettes APKWS, quatre sonars aéroportés à basse fréquence, des bouées acoustiques ainsi que toute une série de systèmes électroniques.

Normalement, le MH-60R est doté de torpilles Mk-54 [rien de plus normal pour la lutte anti-sous-marine…]. Or, il n’en est pas fait mention dans l’avis de la DSCA.

« L’hélicoptère multi-missions MH-60R fournira la capacité d’effectuer des missions de guerre anti-surface et anti-sous-marine
ainsi que la capacité d’effectuer des missions secondaires […] Il permettra à la marine espagnole de soutenir l’Otan et de rester interopérable avec les États-Unis », a fait valoir la DSCA.

Pour rappel, déjà choisi, notamment, par les États-Unis, l’Australie, l’Inde ou encore la Grèce, le MH-60R est équipé d’un radar multi-mode, d’un sonar acoustique à longue portée et d’un système FLIR [Forward looking infrared].

L’Aviation navale espagnole [Flotilla de Aeronaves, FLOAN] disposera tout de même de sept NH-90 dans un avenir proche… mais pour des missions de transport. Ces appareils font partie d’une commande plus vaste [23 exemplaires] notifiée par Madrid au consortium NHIndustries en décembre 2018.

L’autre dossier important pour la FLOAN concerne le remplacement de ses AV-8B Harrier II, dont la fin de service est prévue en 2027. Là encore, l’amiral López Calderón avait mis en avant la seule solution possible : l’achat d’avions F-35B.

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