Lockheed-Martin veut produire des élements du système anti-missile THAAD en Arabie Saoudite

En octobre 2017, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains dans le cadre de la procédure dite des « Foreign Military Sales » [FMS], recommanda au Congrès d’accepter la vente à l’Arabie Saoudite du système de défense antimissile THAAD [Terminal High Altitude Area Defense], conçu pour intercepter les missiles balistiques à courte, moyenne et longue portée.

Le contrat alors en discussion portait sur la livraison de 44 lanceurs, de 360 missiles intercepteurs, de 16 stations de communication et de 7 radars AN/TPY-2. Le tout pour un montant estimé à 15 milliards de dollars. À l’époque, la DSCA avait justifié cette vente par la nécessité de soutenir « la sécurité à long-terme de l’Arabie Saoudite et de la région du Golfe face à l’Iran et aux autres menaces », dont celle « grandissante des missiles balistiques ».

Depuis, ce contrat est entré en vigueur. Cependant, et alors qu’il fait régulièrement l’objet d’attaques via des missiles balistiques lancés par les rebelles Houthis, contre lesquels il dirige une coalition arabe au Yémen, le royaume saoudien n’a, a priori, pas encore mis en oeuvre le système THAAD, contrairement aux Émirats arabes unis, qui, aux prises avec les mêmes menaces, l’auraient utilisé en janvier dernier.

Quoi qu’il en soit, le 7 mars, à l’occasion du salon de l’armement « World Defense Show », organisé à Riyad, l’Autorité Générale des Industries Militaires de l’Arabie Saoudite [GAMI] a indiqué qu’un accord venait d’être signé avec Lockheed-Martin afin de produire, sur le territoire saoudien, des composants du système THAAD.

Cet accord « améliorera les capacités militaires du système de défense aérienne », a déclaré Gasem Al-Maimani, le directeur de la GAMI. « Ce qui est excitant à ce sujet, c’est que cela donne au Royaume le système de défense antimissile le plus avancé au monde, qui le protégera des menaces accrues que nous voyons dans la région et dans le monde », a commenté Joseph Rank, le responsable de Lockheed-Martin en Arabie Saoudite.

Plus tard, le vice-président en charge des affaires internationales groupe américain, Ray Piselli, a déclaré que Lockheed-Martin entendait investir plus d’un milliard de dollars pour délocaliser la production des missiles intercepteurs du système THAAD en Arabie Saoudite. À noter qu’un autre industriel américain, Raytheon, envisage d’en faire de même pour la fabrication de composants du système de défense aérienne Patriot.

Ces annonces visent à répondre à la « Vision 2030 » élaborée par Riyad en 2017, celle-ci devant permettre au royaume de favoriser son industrie de l’armement, laquelle ne représentait à l’époque que 2% des dépenses militaires saoudiennes. L’objectif était de porter cette part à 50%.

Par ailleurs, Lockheed-Martin n’exclut pas de proposer à Riyad un satellite d’alerte précoce, c’est à dire pouvant détecter les missiles balistiques. « Les offres spatiales de Lockheed répondront aux besoins du Royaume ainsi qu’aux autres partenaires de la région », a assuré M. Rank, cité par Arab News.

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