Le Danemark va organiser un référendum sur sa participation à la défense européenne

En 1992, les électeurs danois rejetèrent le Traité de Maastricht, ce qui leur valut d’être appelé une nouvelle fois aux unes, un an plus tard, après que Copenhague eut obtenu des clauses d’exemptions en matière de citoyenneté, de politique monétaire, de justice… et de défense, lors du Conseil européen d’Édimbourg. Et cette version amendée du texte fut ainsi adoptée. Ce qui fait, actuellement, le Danemark, membre de l’Otan, ne contribue pas aux missions militaires conduites par l’Union européenne et qu’il ne participe pas à l’Agence européenne de défense [AED]. Cela étant, cela ne l’a nullement empêché de rejoindre l’Initiative européenne d’intervention [IEI] lancée par la France en 2018 [hors du cadre de l’UE, ndlr] et d’avoir mis [brièvement] des troupes à la disposition du groupement européen de forces spéciale Takuba, au Mali.

En 2011, la cheffe du gouvernement danois, Helle Thorning-Schmidt, fit part de son intention d’organiser un référendum – seul moyen pour mettre fin à l’une de ces clauses d’exemption [ou options de retrait] obtenues en 1992 – pour permettre au Danemark de s’impliquer dans la défense européenne. Mais, pour des raisons politiques, elle dut y renoncer. Mais son idée fut reprise quatre ans plus tard, par son successeur [et opposant], Lars Løkke Rasmussen.  »

« Le gouvernement veut mettre fin à la clause d’exemption dans la défense. C’est aussi la recommandation de la dernière réunion de la commission de la Défense, que nous soutenons », avait alors expliqué le pro-européen Carl Holst, alors ministre danois de la Défense, en août 2015. Seulement, le référendum organisé à cette fin en décembre de cette année-là fut un échec pour son gouvernement , 53,1% des électeurs ayant refusé la levée des clauses d’exemptions européennes.

Pour autant, les responsables politiques danois ne désarment pas… Et l’émotion suscitée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie constitue une nouvelle occasion pour demander la fin de ces « options de retrait », notamment en matière de défense.

« Les périodes historiques appellent des décisions historiques », a ainsi justifié Mette Frederiksen, la cheffe du gouvernement danois. Et « nous espérons que tous les Danois soutiendront » la levée de cette dérogation lors du référendum, qui se déroulera le 1er juin prochain, a-t-elle ajouté, après trouvé un accord la quasi-totalité des partis représentés au Folketing [Parlement], le 6 mars.

Par ailleurs, Mme Frederiksen a trouvé un consensus pour augmenter significativement les dépenses militaire du royaume, avec une enveloppe supplémentaire de 940 millions d’euros pour les deux prochaines années. Actuellement, les forces danoises disposent d’un budget annuel de 3,6 milliards d’euros. Cependant, cet effort ne sera pas encore suffisant pour atteindre l’objectif des 2% du PIB fixé par l’Otan. Celui-ci ne devrait pas l’être avant… 2033.

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