L’Allemagne va déployer une batterie de défense aérienne Patriot en Slovaquie

Suite à l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a activié ses plans de défense afin de renforcer son flanc oriental. Ce qui passera par un renforcement des groupements tactiques déjà en place dans les trois pays baltes et la Pologne ainsi que par la création de quatre autres, qu’il est question de déployer en Roumanie, en Bulgarie, en Slovaquie et en Hongrie.

Pour le moment, les contributions des alliées à ces nouveaux groupements tactiques restent à préciser. Pour le moment, on sait que la France sera la nation-cadre pour celui qui sera mis en place en Roumanie, où 500 militaires français seront déployés très prochainement.

Et la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a annoncé l’envoi d’une compagnie d’infanterie de la Bundeswehr en Slovaquie, où l’Allemagne devrait tenir, comme c’est déjà le cas en Lituanie, le rôle de nation cadre.

« En raison de la situation actuelle […] et en étroite coordination avec le gouvernement slovaque et d’autres partenaires, le gouvernement fédéral [a] décidé de s’impliquer dans le cadre de l’Otan pour mettre en place un ‘groupement tactique d’activité de vigilance renforcée’ en Slovaquie », a fait savoir le ministère allemand de la Défense. Des discussions sont d’ailleurs menées en ce sens avec les Pays-Bas.

En outre, Berlin a également annoncé qu’une batterie de défense aérienne Patriot serait aussi déployée en Slovaquie afin de protéger le flanc oriental de l’Otan.

Pour rappel, en matière de systèmes terrestres de défense aérienne et anti-aérienne, l’Allemagne et les Pays-Bas ont établi une étroite coopération, le Flugabwehrraketengruppe 61 allemand étant placé depuis 2018 sous le commandement du Dutch Defence Ground-based Air Defense Command [DGLC], dans le cadre du programme Apollo.

Ce rapprochement avait été imaginé en 2016. « Nous pourrions ainsi offrir plus de ‘réassurance’ et envoyer un signal politique fort si nous déployons une force mixte avec des systèmes défensifs Patriot allemands et néerlandais quelque part en Pologne ou dans les États baltes », avait expliqué, à l’époque, e général allemand Michael Gschossmann.

Par ailleurs, et après avoir refusé d’autoriser la livraison d’armes à l’Ukraine, contrariant ainsi le projet de l’Estonie de céder à Kiev de vieux obusiers D-30, en mettant en avant des « critères stricts » pour les exportations d’équipements militaires « vers des régions en crise », l’Allemagne a fini par changer son fusil d’épaule, le 26 février.

En effet, Berlin a finalement autorisé la livraison aux forces ukraniennes de 1400 lance-roquettes antichar [dont 1000 prélevés sur les stocks de la Bundeswehr, les 400 autres provenant des Pays-Bas], de 500 missiles sol-air de type MANPADS « Stinger » et de 9 obusiers D-30. « L’agression russe contre l’Ukraine marque un changement d’époque, elle menace l’ordre établi depuis l’après-guerre », a justifié Olaf Scholz, le chancelier allemand. « Dans cette situation il est de notre devoir d’aider l’Ukraine autant que nous pouvons à se défendre contre l’armée d’invasion de Vladimir Poutine », a-t-il ajouté.

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