Pour la première fois, un avion de transport A400M a largué un drone en vol

En janvier 2021, Airbus avait évoqué un projet qui, conduit dans le cadre d’une initiative appelée « I4FCAS » [« Innovations for FCAS » ou « Innovations pour le SCAF »], consistait à larguer un effecteur connecté depuis un avion de transport A400M Atlas. Et l’industriel d’espérer pouvoir réaliser un premier essai assez rapidement, toutes les autorisations pour le mener à bien étant alors sur le point d’être obtenues.

Finalement, il aura fallu attendre plus d’un an pour avoir de nouvelles informations sur ce projet. En effet, le 21 février, Airbus a diffusé une vidéo montrant un drone DO-DT 25 s’extraire de la soute d’un A400M en vol. Cet essai a été réalisé « récemment » dans le nord de l’Allemagne, avec le concours du Wehrtechnische Dienststellen 61 [WTD 61 – Centre technique de la Bundeswehr pour les aéronefs et les équipements aéronautiques, ndlr].

Tout au long de son vol, le DO-DT 25 a transmis des données à l’A400M, via un système appelé « Modular Airborne Combat Cloud Services » [MACCS], également développé par Airbus. Puis, à l’issue de cet essai, le drone a retrouvé la terre ferme sans subir de dommages en déployant un parachute.

« Ce transfert de données illustre comment des effecteurs connectés peuvent être mis en réseau via un ‘cloud’ de combat, fournissant des informations cruciales en étant les ‘yeux et les oreilles’ sur le champ de bataille », souligne Airbus. En outre, grâce à la technologie [MUM-T, pour Manned-Unmanned Teaming], il pourront évoluer de manière autonome [grâce à l’intelligence artificielle] ou être pilotés à distance depuis un autre avion, ce qui, insiste l’industriel, laisse augurer l’élaboration de nouvelles tactiques pour « surprendre, tromper, dissuader, saturer et frapper l’adversaire ».

En dotant un avion de transport comme l’A400M d’une telle capacité, il sera effectivement possible d’envisager de larguer des essaims d’effecteurs connectés afin de saturer une défense adverse, voire de la leurrer. De tels appareils, peu coûteux et donc jugés « consommables », pourraient également être utilisés pour des missions de renseignement et de frappes dans les environnements contestés.

Selon Airbus, l’objectif est de faire en sorte qu’un A400M puisse emporter jusqu’à 40 effecteurs connectés.

Par ailleurs, lors de la dernière édition de l’exercice allemand Timber Express, Airbus a fait franchir un nouveau jalon à sa technologie MUM-T en permettant à un chasseur-bombardier Eurofighter EF-2000 de contrôler à distance deux drones DO-DT 25.

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