Un navire militaire chinois a pointé un laser vers un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon australien

Ce 19 février, le ministère australien de la Défense a accusé un navire militaire chinois d’avoir pointé un laser en direction d’un avion de patrouille maritime P-8A de la Royal Australian Air Force [RAAF], alors que celui-ci survolait la mer d’Ararufa, bordée par la côte septentrionale de l’Australie et la Nouvelle-Guinée.

« L’illumination de l’avion par le navire chinois constitue un grave incident de sécurité. De tels actes peuvent potentiellement mettre des vies en danger. Nous condamnons fermement les conduites militaires non professionnelles et dangereuses », a déclaré le ministère australien de Défense. Et d’insister : « De telles actions ne sont pas conformes aux normes que nous attendons des militaires professionnels ».

Au moment des faits, et selon des photographies publiées par la Canberra, le P-8A Poseidon de la RAAF surveillait le « destroyer » de type 052D « Hefei » [n° 174], lequel escortait le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan » [n°999] dans la zone économique exclusive [ZEE] australienne. Le communiqué n’a pas précisé lequel de ces deux bâtiments chinois a pointé un laser vers l’avion de patrouille maritime.

Cela étant, un incident de même nature avait été signalé en février 2020 par le Pentagone. À l’époque, le « destroyer » de type 052D « Hohhot », alors récemment admis au service, avait été accusé d’avoir visé un P-8A Poseidon de l’US Navy évolant dans l’espace aérien international, à environ 380 nautiques à l’ouest de l’île de Guam.

Plus précisément, le laser utilisé par le « Hohhot » avait été détecté par les capteurs de l’avion de patrouille maritime, le fasceau pointé vers lui ayant été émis dans le spectre infrarouge. En outre, l’US Navy avait rappelé que le « Code des rencontres imprévues en mer », adopté lors du Symposium naval du Pacifique occidental de 2014 afin de réduire les risques d’incidents, interdisait formellement l’usage de lasers susceptibles de « blesser le personnel ou endommager l’équipement ».

Quoi qu’il en soit, l’incident signalé par Canberra marque sans doute le début d’une « nouvelle campagne de pression chinoise ciblant l’Australie », a estimé Malcolm Davis, analyste principal à l’Australian Strategic Policy Institute, cité par le Brisbane Times. « Peut-être que les Chinois nous testent pour voir comment nous réagissons », a-t-il dit, avant d’établir un possible lien avec les tensions en Europe.

En attendant, les deux navires chinois ont traversé le détroit de Torres pour rejoindre la mer de Corail, qui borde l’État australien de Queensland.

Pour rappel, le « destroyer » de type 052D est un navire affichant un déplacement de 7500 tonnes, doté de 64 cellules de lancement vertical universel [VLS] pour tirer des missiles CJ-10 [croisière], YJ-18A [antinavires] et HQ-16 [surface-air], d’un Lance-missiles anti-aérien HHQ-10 [soit 24 missiles] et de six tubes lance-torpilles. Il est équipé d’un radar à antennes actives [AESA] de Type 364A, d’un radar de surveillance aérienne, d’un radar de surface, d’un sonar de coque et d’un sonar remorqué à basse fréquence.

Quant au navire d’assaut amphibie de type 071, il est en mesure d’embarquer jusqu’à 800 soldats d’infanterie de marine ainsi qu’une vingtaine de véhicules. Il dispose de quatre hélicoptères Harbin Z-18.

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