La junte malienne demande le retrait « sans délai » de la force française Barkhane

À peine vingt-quatre heures après que le président Macron a annoncé officiellement le retrait des troupes françaises du Mali en raison du contexte politique à Bamako et des entraves à son action, le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement malien dit de « transition », a donné dans la surenchère, ce 18 février.

Ainsi, il a demandé à Paris de « retirer sans délai » des forces du Mali, qualifiant le désengagement annoncé par le président français de « violation flagrante » des accords passés entre la France et son pays.

« Au regard de ces manquements répétés [aux] accords de défense, le gouvernement invite les autorités françaises à retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba du territoire national, sous la supervision des autorités maliennes », a en effet déclaré le colonel Maïga.

L’accord de défense auquel le porte-parole malien fait référence a été signé en juillet 2014. Accord que Bamako a dit avoir l’intention de revoir… Dans les grandes lignes, ce texte précise les modalités de la présence militaire française au Mali. Renouvelable tous les cinq ans par tacite reconduction, il prévoit une clause stipulant que « chaque partie » peut le « dénoncer par le biais d’une notification écrite »… et que cette « notification prend effet six mois après réception de la notification par l’autre partie ».

Quoi qu’il en soit, il est impossible pour la force Barkhane et le groupement européen de forces spéciales Takuba de quitter le Mali immédiatement. D’ailleurs, devant être pensée comme une manoeuvre militaire à part entière, une telle opération de retrait prend du temps. Et elle suppose le déploiement de capacités logistiques, sanitaires et de protection. Aussi, selon le président Macron, le désengagement du Mali devrait prendre entre quatre à six mois. C’est ce qu’il rappelé au colonel Maïga.

La décision de « réarticuler » le dispositif militaire français au Sahel « s’appliquera en bon ordre pour que nous continuions d’assurer la sécurité de la MINUSMA [Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali, ndlr] et la sécurité de nos forces armées déployées aujourd’hui au Mali, sécurité avec laquelle je ne transigerai pas une seile seconde », a ainsi riposté le président français.

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