L’édition 2022 de la mission Jeanne d’Arc fait l’impasse sur l’océan Pacifique
Ces dernières années, la mission « Jeanne d’Arc », qui marque la fin du cursus des élèves officiers de marine à l’École navale, s’est surtout concentrée sur la région Indo-Pacifique, conformément, d’ailleurs, aux orientations préconisées par la Direction générale des relations internationales et de la stratégie [DGRIS] du ministère des Armées. Sauf pour les éditions 2014 et 2019, celles-ci ayant mis l’accent sur l’espace Atlantique et la coopération franco-américaine.
Et ce sera aussi le cas cette année. En effet, le 18 février, accueillant à son bord accueillera les élèves du Groupe École d’Application des Officiers de Marine [GAOM] ainsi qu’un Groupement tactique embarqué de l’armée de Terre [armé principalmeent par le 3e Régiment d’Infanterie de Marine – RIMa], le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Mistral appareillera de Toulon avec la frégate légère furtive [FLF] Courbet pour un périple devant durer quatre mois.
En Méditerranée, le groupe « Jeanne d’Arc » participera à des manoeuvres conjointes avec la marine égyptienne. Puis il sera engagé dans l’exercice amphibie Wakri, à Djibouti, avant de mettre le cap vers l’Inde, pour les exercices Varuna et Imex. Puis il prendra la direction de La Réunion après avoir été engagé dans l’opération européenne de lutte contre la piraterie « Atalante », au large de la corne de l’Afrique.
Après une escale en Afrique du Sud, le PHA Mistral et la frégate Courbet se déploiront dans le golfe de Guinée au titre de l’opération Corymbe. Puis, ils traverseront l’Atlantique Sud pour rallier Fortaleza, au Brésil, d’où ils rejoindront Fort-de-France, pour un nouvel exercice amphibie [appelé « Caraïbes 2022 »]. Enfin, le groupe Jeanne d’Arc retrouvera l’Europe, avec une dernière escale à Lisbonne, avant de retrouver Toulon, début juillet. Mais avant de poser sac à terre, les élèves officiers finaliseront leur formation avec l’exercice Étendard, lequel « verra la contribution de plusieurs bâtiments en zone Méditerranée ».
Cela étant, à l’heure où, selon La Tribune, le groupe de travail mis en place par LREM pour préparer la prochaine élection présidentielle parle d’établir une présence permanente d’un groupe amphibie dans la région Indo-Pacifique [ce qui supposerait un quatrième porte-hélicoptères amphibie, un septième sous-marin nucléaire d’attaque et d’autres moyens supplémentaires], la mission Jeanne d’Arc 2022, vecteur d’influence, fait donc l’impasse sur cette partie du monde, où la France a pourtant subi un revers cuisant avec l’affaire des sous-marins australiens et la mise sur pied de l’alliance AUKUS, à laquelle elle n’a pas été conviée. Toutefois, et contrairement aux éditions 2014 et 2019, elle ne prévoit pas d’escale aux États-Unis… Mais il ne faut pas y voir un quelconque signe, la Marine nationale et l’US Navy ayant récemment adopté un « plan stratégique d’interopérabilité ».