L’Indonésie signe une commande de 42 avions Rafale de « dernière génération »

Le ministre indonésien de la Défense, Prabowo Subianto, l’avait annoncé le 20 janvier : la commande d’avions de combat Rafale était prête à être « activée », les négociations avec la France ayant été finalisées. La signature du contrat était donc imminente. Le déplacement de son homologue française, Florence Parly, à Jakarta, en a donc donné l’occasion.

Pour rappel, lors d’un entretien diffusé par BFMTV, en décembre 2020, Mme Parly avait confirmé l’intérêt des forces aériennes indonésiennes [Tentara Nasional Indonesia Angkatan Udara – TNI-AU] pour le Rafale, en indiquant qu’une commande d’un montant alors évalué à plus de 7 milliards d’euros était dans les tuyaux. Les négociations portaient sur le nombre d’avions concernés, leur configuration, les munitions associées, les compensations industrielles et le mode de financement.

Depuis, l’Indonésie a officiellement renoncé à l’achat de 11 chasseurs Su-35 Flanker E auprès de la Russie, en grande partie pour éviter des sanctions américaines prises dans le cadre de la loi dite CAATSA [Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act], qui prévoit de « punir » tout gouvernement ayant des liens commerciaux avec l’industrie russe de l’armement. Ce qui n’aura donc pas profité – pour le moment – à l’industrie aéronautique américaine, Lockheed-Martin ayant vanté son F-16 « Viper » auprès des autorités indonésiennes, dans l’espoir de les voir renoncer au Rafale. Et cela alors que Washington avait exclu de vendre des F-35A à Jakarta.

Quoi qu’il en soit, après avoir rencontré Mme Parly à Jakarta, Prabowo Subianto a annoncé une [petite surprise] car le nombre de Rafale que Jakarta envisage de commander est plus important qu’annoncé.

« Nous nous sommes mis d’accord pour l’achat de 42 Rafale », avec « un contrat signé [le 10 février] pour les six premiers », a en effet affirmé le ministre indonésien de la Défense.

« Le choix que fait l’Indonésie est celui de la souveraineté et de l’excellence technique, avec un avion qui a démontré ses capacités opérationnelles à de nombreuses reprises », a commenté Mme Parly, devant la presse.

Ce nouveau succès à l'export représente une excellente nouvelle pour les milliers d'ingénieurs et ouvriers qui travaillent à la production du Rafale. Plus de 400 PME participent à chaque construction d'appareil.

— Florence Parly (@florence_parly) February 10, 2022

Hormis pour son aviation de transport, pour laquelle elle a diversifié ses approvisionnements [comme en a encore témoigné la commande de deux A400M « Atlas » à Airbus, en novembre dernier], la TNI-AU s’est surtout tournée vers les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie pour se procurer des avions de combat. Actuellement, elle dispose d’une trentaine de F-16 d’ancienne génération, de Hawk 200, de Su-30 et de Su-27. Cette commande de Rafale est donc inédite et permettra à Dassaut Aviation de s’affirmer en Asie du Sud-Est.

Justement, l’industriel français n’a pas manqué de saluer la décision de l’Indonésie, tout en donnant quelques précisions [sauf sur le montant de la commande]. Ainsi, il a confirmé que la commande porte sur 42 Rafale de « dernière génération », c’est à dire portés au standard F4.

« L’acquisition de Rafale pour la TNI-AU comprend une solution complète ‘clé en main’ qui s’articule autour d’un package global incluant l’entrainement des équipages, le soutien logistique pour soutenir l’activité de plusieurs bases aériennes indonésiennes, ainsi qu’un centre d’entrainement composé de deux simulateurs de mission », a indiqué Dassault Aviation.

Et d’ajouter qu’un « retour industriel conséquent bénéficiera à l’industrie indonésienne tant dans le domaine aéronautique que dans tous les autres grands domaines de coopérations afférents au large portefeuille de technologies duales maitrisées par Dassault Aviation et ses partenaires industriels, Safran Aircraft Engines et Thales ».

« Ce contrat marque le début d’un partenariat de long terme qui se concrétisera par la montée en puissance rapide et concrète de la présence de Dassault Aviation dans le pays. Il témoigne également du lien fort qui unit l’Indonésie à la France et conforte la position du plus grand archipel au monde en tant que puissance incontournable sur l’échiquier international », a commenté Éric Trappier, le Pdg de l’avionneur français. « Je suis certain que le Rafale saura répondre aux besoins opérationnels de la force aérienne indonésienne en contribuant activement à la défense et à la souveraineté de la République d’Indonésie », a-t-il conclu.