Un Rafale M du porte-avions Charles de Gaulle a fait une escale forcée à Malte

Sur le papier, ravitailler un aéronef en vol est simple : il suffit d’insérer sa perche de ravitaillement dans le panier qui se trouve au bout du tuyau souple [ou d’une perche télescopique] de l’avion-ravitailleur, transférer le caburant et se déconnecter pour reprendre la suite de la mission.

En réalité, cet exercice est toujours délicat, surtout quand il faut composer avec les turbulences, le stress et la fatigue accumulée durant la mission, surtout si elle est longue. Le panier proposé par l’avion-ravitailleur étant rarement immobile, il peut arriver qu’un pilote s’y prenne à plusieurs reprises pour y enquiller la perche de son appareil. Puis il faut encore l’y maintenir jusqu’à ce que la quantité de carburant demandée soit transférée. Enfin, il reste la phase de déconnexion, qui doit se faire absolument dans l’axe afin d’éviter de casser le bout de la perche… Si celui-ci ne s’est pas brisé avant.

Car il y a des positions plus confortables que celle consistant à se trouver à bord d’un avion de combat dont la perche de ravitaillement ne fonctionne plus, alors qu’on survole la mer et qu’il ne reste plus assez de carburant pour apponter sur un porte-avions. Telle est la mésaventure qu’a connue le pilote d’un Rafale Marine du groupe aérien embarqué [GAé] du Charles de Gaulle, dans la soirée du 6 février.

Fort heureusement, celui-ci a pu se poser en urgence sur l’une des pistes de l’aéroport international de Malte, vers 19h30. L’information a été signalée par le site spécialisé maltais Horizon, avant d’être confirmée par les autorités aérportuaires de l’île.

Sur les photographies diffusées par Horizon, on constate qu’il manque l’embout de la perche de ravitaillement du Rafale M en question [le n°41]. Faute de pouvoir faire le plein en vol, son pilote n’a donc eu pour seule solution d’atterrir à Malte, où il a été rejoint par une équipe technique du porte-avions, arrivée à bord d’un hélicoptère NH-90 NFH. L’escale maltaise – forcée – n’aura duré que quelque heures, les deux appareils français ayant décollé de l’île peu après minuit.

Pour le moment, on ignore dans quelles cirscontances ce Rafale M a endommagé sa perche.

Pour rappel, le GAé dispose de nouvelle la nacelle de ravitaillement « Narang », qui permet de configurer un Rafale en avion ravitailleur [configuration dite « Nounou »]. Cet équipement offre la possibilité de transférer 1000 litres de carburant par minute [contre 600 pour l’ancienne nacelle Intertechnique IN234000 ], ce qui évidemment réduit le temps d’une telle opération.

Il n’est pas possible non plus qu’un avion ravitailleur de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] ait été sollicité depuis la base d’Istres, un A330 MRTT ayant ainsi ravitaillé en vol des F/A-18 Super Hornet du porte-avions USS Harry S. Truman, durant l’exercice Neptune Strike 22, de l’Otan.

Cela étant, ce n’est pas la première fois qu’un Rafale M du porte-avions Charles de Gaulle est contraint à une escale forcée. En 2019, durant la mission Clemenceau, 7 Rafale avaient dû rejoindre la base aérienne « Sultan Iskandar Muda » [Indonésie] à cause d’une dégradation soudaine des conditions météorologiques.

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